Le Conseil de l’Ordre s’élève contre une « hyperadministration »
Fort des réponses de 35 000 médecins à la grande enquête menée à l’automne, le Conseil national de l’Ordre des médecins publie son livre blanc. « Ces propositions ne sont pas celles d’un Ordre des médecins qui aurait réfléchi en vase clos, elles sont le fruit d’une vaste réflexion engagée avec tous les acteurs du système de santé et de multiples rencontres avec les professionnels sur le terrain », déclare le Dr Patrick Bouet, président du CNOM. Le constat est sévère, une gouvernance « qui ne permet pas d’appliquer le principe de démocratie sanitaire », un système « hyperadministré » qui « ne tient pas compte des réalités territoriales », une organisation des soins ne valorisant pas le rôle et les missions des médecins.
Le CNOM se fixe donc trois axes de travail : une simplification de l’organisation territoriale des soins et la mise en place effective de la démocratie sanitaire dans le pilotage ; un allègement du poids administratif et un décloisonnement des parcours professionnels pour redonner la priorité aux soins et renforcer la mobilité professionnelle ; une ouverture et une professionnalisation de la formation initiale et continue des médecins.
A noter, 25 % des médecins inscrits à l’Ordre entre 2009 et 2014 ne sont pas titulaires du diplôme français, « un important gâchis humain, 80 % d’échec au concours en 2015 », analyse le président.
Quels financements pour les unités de soins palliatifs ?
190 millions d’euros ont été débloqués pour la création de six nouvelles unités de soins palliatifs d’ici à 2018, leur accès reste particulièrement inégalitaire. Deux tiers des 15 000 personnes décédées aux urgences auraient eu besoin de soins palliatifs alors que 7,5 % d’entre elles seulement en ont bénéficiés.
A noter : 129 établissements de santé privés prennent en charge 27 % de l’activité en soins palliatifs (lits identifiés). De plus, le secteur privé prend en charge 12 % de l’activité en unité de soins palliatifs. Par ailleurs, 106 ESPIC et 541 hôpitaux disposent de lits identifiés en soins palliatifs.
Le Fonds pour les soins palliatifs propose d’accompagner des projets innovants : déposez votre candidature avant le 5 mars 2016. Voir http://www.fondssoinspalliatifs.fr
Bienvenue à Elsan
Le nouveau groupe issu de la fusion de Vedici et de Vitalia, s’appelle « Elsan ». Numéro 2, après Ramsay-Générale de santé, il pèse 80 établissements dont 66 MCO, réalise 12 % de l’activité du secteur privé pour un chiffre d’affaires global de 1,2 milliard d’euros en 2015. Les deux dirigeants-fondateurs de Vedici, Jérôme Nouzarède et le Dr Michel Bodkier détiennent 25 % du capital, le reste étant détenu par le fonds d’investissement CVC Capital Partner. L’ambition est affichée : « Notre santé autrement ». « Nous ne voulons pas en faire une marque du groupe mais un label porteur d’une identité, d’expertises, de savoir-faire et de valeurs », déclare Jérôme Nouzarède. Elsan vise l’acquisition d’une dizaine de cliniques supplémentaires sur trois ans dans les régions où le groupe est déjà présent. 100 millions d’investissement sont prévus en 2016 dont 50 millions fléchés sur des projets de rénovation et de modernisation, notamment le développement de la récupération rapide après chirurgie. 10 millions sur 3 ans seront investis dans l’innovation digitale. Enfin, Elsan souhaite baisser de 10 points à 80 % la part assurance maladie et développer des prises en charge dans le cadre de nouveaux services, ou encore accueillir des patients étrangers.
Le financement à la qualité, ça marche !
Plus de 120 personnes se bousculaient le 28 janvier à la journée IFAQ organisée par la FHP-MCO. Sans langue de bois, il s’est agi de présenter les outils IFAQ actuels et à venir et échanger sur les retours d’expériences des uns et des autres.
« Nous avons confronté nos visions du modèle aussi avec les autres fédérations hospitalières. Nous sommes sur le chemin d’un financement à la qualité, c’est ce qu’a toujours souhaité la profession“, conclut Thierry Béchu, délégué général de la FHP-MCO.