Ces derniers mois, les médias se sont faits l’écho de projets de fermeture de lits qui seraient dans les cartons du ministère. La planification étatique de l’offre de soins reviendrait-elle au goût du jour ? Fuites régulières dans la presse, démentis répétés de la tutelle, si le flou règne, le sujet n’en demeure pas moins fondamental.
Mais il est illusoire d’attendre une réduction mécanique des charges et donc du déficit, en décrétant autoritairement une fermeture de lits. C’est évidemment prendre le problème à l’envers. S’il suffisait de décider la diminution des capacités d’hébergement pour rendre les hôpitaux publics efficients, la recette aurait été mise en œuvre depuis longtemps … à supposer que nos dirigeants en aient eu le courage politique.
La fermeture de lits est la conséquence, et non un objectif en soi ! Le point de départ, c’est une remise en cause des prises en charge, de leur pertinence, et un long processus de réorganisation des soins conduisant à une diminution progressive des durées de séjour, aujourd’hui à notre portée grâce aux évolutions des pratiques médicales permettant le développement de l’ambulatoire et à l’e-santé. Chez nous, quand « des lits ferment », c’est seulement parce que les patients qui les occupaient sont soignés autrement, ailleurs, ou que des nouveaux profils de patients sont accueillis suivant un projet stratégique de l’établissement, remodelé.
L’activité se développera-t-elle demain dans des structures sophistiquées, réduites mais très opérationnelles de prise en charge aiguë, coordonnées à un suivi en amont et en aval hors les murs, dématérialisé ou pas ? Dans des lieux de santé vastes, qui sauront mêler intelligemment soins aigus, prévention et bien-être ? A chacun de trouver le mix répondant au mieux à son environnement local propre.
Une certitude : nous avons toute latitude pour nous mettre « en marche » en nous gardant bien de confondre objectif et résultante, cause et conséquence. Les contraintes financières nous obligent à être réactifs et imaginatifs, notre secteur ne peut que « REBONDIR » !
Ségolène Benhamou
Présidente du syndicat national FHP-MCO