Des directions de cliniques insatisfaites de leur relation avec leur ARS

Sur la base d’une enquête quantitative et d’entretiens qualitatifs menés par IPSOS, à la demande de la FHP-MCO, 201 directions de cliniques ont été interrogées entre le 22 mars et le 26 avril 2016 sur leur relation avec leur ARS.

9 établissements de santé privés sur 10 non satisfaits de leur situation dans le système de santé

Le baromètre met en évidence une insatisfaction massive des établissements de santé privés. 9 établissements de santé privés sur 10 ne sont pas satisfaits de leur situation dans le système de santé, et près de l’ensemble des établissements (96 %) se disent pessimistes quant à l’évolution de la situation dans l’année à venir. Ce pessimisme persiste quand ils se projettent dans les 5 ans à venir (88 %).

Seulement 4 établissements de santé privés sur 10 ont une image positive de leur ARS

Les établissements de santé privés ont une image globalement négative des ARS. Elles sont perçues pour une majorité comme bureaucratiques (66 %), inéquitables (51 %), chronophages (50 %) et opaques (40 %). Seul 1 établissement de santé privé sur 4 perçoit son ARS accessible et 1 sur 5 ouverte au dialogue. Seulement 3 % trouvent leur ARS objective.

2 établissements de santé privés sur 3 s’accordent à dire que leur ARS a une bonne connaissance des activités de l’établissement. Cependant, 3/4 des établissements de santé privés affirment que leur ARS ne représente pas un soutien au développement de leur établissement.

Les cliniques et hôpitaux privés pointent également du doigt le fait de ne pas bénéficier du même traitement de la part de leur ARS que les établissements de santé publics concernant les autorisations (pour 87 %), ou encore les subventions (pour 92 %).

Un climat morose avec les ARS, dont l’utilité est questionnée

Le niveau de satisfaction des établissements de santé privés vis-à-vis des ARS est globalement très moyen (note moyenne de 5,8 sur 10) avec une disparité en fonction des établissements. Alors qu’1 établissement sur 3 note son ARS entre 0 et 4, ils ne sont que 12 % seulement à évaluer leur satisfaction entre 9 et 10. On note également des relations meilleures avec la délégation territoriale (63 %) qu’avec le siège de l’ARS (49 %).

Pour une grande majorité des établissements de santé privés, les actions réalisées par l’ARS n’ont pas d’impact ou font régresser la qualité et la sécurité des soins apportés aux patients (57 %), l’efficience des soins apportés aux patients (78 %), l’innovation médicale et organisationnelle (83 %) ou encore les coopérations entre l’établissement et la médecine de ville (84 %).

Près d’1 établissement de santé privé sur 3 (28 %) affirme que les actions de l’ARS font régresser les coopérations entre l’établissement et les établissements de santé publics.

Equité de traitement et transparence pointées du doigt par les établissements

L’équité de traitement par rapport aux établissements de santé publics (note de 4,2/10) et la transparence des décisions (note de 3,7/10) sont particulièrement critiquées. Les variations en fonction des régions laissent à penser que le traitement des établissements de santé privés n’est pas le même en fonction des ARS.

84 maternités privées ont fermé entre 2003 et 2014

La part de marché naissance du secteur privé a été divisée par deux : elle est passée de 50 % en 1975 à 25 % en 2016 ! Un véritable électrochoc pour le secteur. L’augmentation de 2,3 % de GHS naissance dans la campagne tarifaire 2016 est une excellente bonne nouvelle mais ne permettra pas d’inverser la tendance.

60 % des 119 cliniques qui disposent d’une maternité ont répondu au questionnaire de la FHP-MCO réalisé en avril. Les enseignements de cette enquête seront progressivement exploités et publiés.         Plus de 80 % des accouchements en maternités privées sont réalisés par des obstétriciens, 7,6 % sont faits par des sages-femmes libérales.

Les pratiques de dépassements d’honoraires sont région-dépendantes. Toutefois, 70 % en moyenne des obstétriciens facturent des dépassements d’honoraires, mais la majorité/totalité ?? des cliniques disposent d’une activité naissance au tarif opposable, en secteur 1. « 1735 accoucheurs obstétriciens libéraux exercent en France en 2016. L’assurance en responsabilité civile est passée de 25 000 à 40 000 euros par an », rappelait le Dr Bertrand de Rochambeau, président du Syngof.

80% des pédiatres sont en secteur 1.

Par ailleurs, 76 % des maternités privées ont mis en œuvre une démarche de développement durable et travaillent pour 46 % d’entre elles sur les perturbateurs endocriniens, 56 % précisément sur les boîtes roses remises en cadeau aux parturientes, 54 % sur la qualité de l’air intérieur et 88 % ont mis en place une gestion du tri des déchets.

Des maternités attentives aux attentes des parents : 58 % proposent des projets naissance individualisés, 58 % disposent de salles d’accouchement physiologiques (sans péridurale), 80 % proposent des réunions sur l’allaitement, 62 % organisent des réunions de préparation à l’accouchement et 42 % des réunions spécifiques pour les papas. Enfin, côté hôtellerie, 38 % des maternités privées disposent de « chambres couple ».