La santé connectée constitue l’une des réponses les plus sérieuses au vieillissement de la population ainsi qu’au suivi des maladies chroniques croissantes. Dans le monde, les objets connectés représentaient en 2014 un marché de 24 milliards de dollars, en croissance annuelle de 38% d’ici à 2020. L’enjeu actuel du secteur est de relever le défi technologique et financier pour renforcer la crédibilité de l’univers de la santé connectée. Les évolutions futures dépendent en grande partie des investissements et de l’implication des entrepreneurs pour définitivement ancrer ce secteur dans nos sociétés.
I) Quelques chiffres-clés
Selon le rapport du cabinet Mercom Capital Group, 1,4 milliards de dollars ont été investis dans l’e-santé et le Big Data au premier trimestre 2016. On dénombre 146 transactions financières faites par 318 groupes et fonds d’investissements. 796 millions d’euros ont été alloués à des projets dédiés aux utilisateurs désireux de surveiller leur santé via leur smartphone ou leur montre connectée. L’investissement s’est aussi porté sur la recherche médicale et la prise en charge des patients malades graves, à hauteur de 569 millions d’euros.
II) La tendance des « wearables » médicaux
En 2015, 6% de la population française possédait une montre connectée. On estime que 80 milliards seront en circulation dans le monde en 2020. Les « wearables » figurent comme le pan le plus porteur de l’e-santé puisque 260 millions d’euros ont été investis. D’ici quelques années, 15% des objets du quotidien seront connectés et évalueront la santé des individus à chaque instant. La volonté de se sentir en forme, bien se soigner et bien vieillir se matérialise dans ces dispositifs qui enregistrent une série de données utiles pour le patient et le médecin.
III) Un marché à délimiter
Face à ces investisseurs toujours plus nombreux, l’e-santé est en quête de maturité. C’est le constat qui a été fait lors du Forum Parlementaire de la Santé Connectée (1), le 29 mars dernier. L’absence de cadre réglementaire, déontologique a été mis en avant par les start-ups médicales, qui ont du mal à s’adapter à la réglementation jugée « floue » et « complexe ». Manquant de recul, les médecins peinent à transformer le potentiel des objets connectés, de la télémédecine en véritable service médical. D’autant plus que les données collectées doivent être strictement encadrées, sous peine d’assister à une marchandisation de la santé, dénoncée par le cadre médical.
L’enthousiasme crée par l’e-santé est réel. Les entrepreneurs, start-upers innovants et consommateurs finaux constituent les forces vives d’un secteur en pleine phase ascendante. Pour comprendre ce nouveau marché porteur et lui donner davantage de poids, Quelque 100 millions de dollars ont été investis dans l’information et l’éducation médicale, afin de permettre une meilleure compréhension du marché de l’e-santé.