Dr François Braun, Président de Samu-Urgences de France.

Samu-Urgences de France et urgences privées, une nécessaire complémentarité ?

Les hôpitaux publics et privés sont encore dans une logique de concurrence alors que dans le cadre de filières de soins, nous devons être dans une logique de complémentarité. Samu-Urgences de France plaide pour cette complémentarité, bien construite et intelligente. Nous ne sommes pas dans une logique conflictuelle. Ce qui nous importe, c’est le parcours de soins et le service rendu, et pour cela il est indispensable que tout service d’urgence réponde à un cahier des charges précis.

Le SAMU centre 15, plate-forme de régulation médicale, est un service hospitalier au service de la population. Il fait fonctionner les filières de soins en fonction de leur existence mais pour fonctionner, nous avons besoin de savoir quelles pathologies les établissements prennent en charge et surtout qu’ils s’y tiennent. A Metz par exemple où nous travaillons avec le public, le privé et les militaires, nous avons passé au peigne fin tous les motifs de recours aux urgences définis par la société française de médecine d’urgence, et chacun s’est positionné. Qui prend quoi ? Le médecin régulateur sait qu’en fonction de tel motif, il peut adresser le patient à tel endroit. C’est une forme de contractualisation essentielle pour nous. Sur les bases du livre blanc que nous avons réalisé, nous souhaiterions voir s’étendre ce schéma d’organisation des urgences. Un point important est aussi à prendre en compte, c’est le choix du patient, que le SAMU respecte dans la mesure de la pathologie et des plateaux techniques.

Selon vous, quels sont les points à améliorer pour optimiser les urgences en France ?

Nous avons écrit il y a six mois un livre blanc intitulé « Organisation de médecine d’urgence en France : un défi pour l’avenir », ce sont les propositions de SAMU-Urgences de France. Ce livre blanc propose un cahier des charges de ce que devront être les services d’urgences de demain. Le livre blanc est notre ligne politique.

Les services d’urgences doivent évoluer car les besoins de la population évoluent aussi, l’épidémiologie des pathologies change, il y a des regroupements de plateaux techniques, les techniques médicales progressent et on fonctionne beaucoup en filières spécialisées (AVC, syndromes coronariens, traumatisés graves, etc.). La démographie au sens large évolue, les médecins veulent travailler autrement. Les hôpitaux ne sont pas prêts à cette évolution. On ne peut pas répondre à des problèmes de demain avec des solutions d’aujourd’hui.

L’Euro démarre le 10 juin, sommes-nous prêts à faire face à des situations extra-ordinaires ?



Nous préparons l’Euro de beaucoup de façons avec des modes de préparation qui sont confidentiels en termes stratégiques. Les équipes et les SAMU concernés par les matchs ont une préparation anti-attentats, prise en charge de victimes, etc. renforcée cette année.

Livre blanc « Organisation de médecine d’urgence en France : un défi pour l’avenir »