Santé connectée : premier face-à- face entre start-ups et politiques

Selon un sondage IFOP réalisé en mai 2015, la santé est la deuxième préoccupation des français. L’équation est simple : préserver sa santé et bien vieillir justifient l’utilisation des objets connectés mais peu sont reconnus comme des dispositifs médicaux soutenant l’activité du médecin. Le Forum Parlementaire de la Santé Connectée, qui s’est tenu à Paris le 29 mars dernier, a permis le premier face-à- face officiel entre représentants de start-ups innovantes et élus politiques.

        I) Les bénéfices attendus de l’e-santé

Lors du discours d’ouverture, Arnaud Robinet (député-maire de Reims) exposait les promesses majeures de ces dispositifs. Les tensiomètres, patches connectés, capteurs de sommeil ou applications mobiles vont permettre d’améliorer la santé de chacun, grâce à un suivi et une prévention en amont de la consultation médicale. On pourrait, de ce fait, limiter les 40 milliards d’euros de dépenses des consultations de routine. (1) Le fondateur d’ « Ad Scientam », Benjamin Pitrat, défend que « le patient pourra bientôt […] faire des bilans sanguins à domicile en se connectant avec son smartphone ». (2)

        II) Un premier débat démocratique

Le débat entre start-upers et élus politiques a permis de mettre en avant certaines contraintes limitant l’innovation et la reconnaissance de l’e-santé à l’échelle nationale. En l’absence de cadre réglementaire clairement édicté, le marché de la santé connectée est en quête de maturité. Les entrepreneurs s’accordent à dire que le carcan administratif freine bon nombre d’innovations médicales. L’inquiétude majeure des individus réside dans la confidentialité des données collectées, qui peuvent être « hackées » ou détournées à des fins marchandes. Les entrepreneurs suggèrent une éthique claire, une meilleure coordination des acteurs de santé et une stricte maîtrise des données collectées.

        III) Réguler et certifier l’univers des objets connectés

On dénombre 150 000 applications mobiles de santé à la portée de tous. Devant cette offre massive, les médecins redoutent un phénomène de « gadgétisation » de la santé. Plusieurs représentants de l’e-santé souhaitent certifier et réguler les applications dignes de confiance sur lesquelles le marché peut se constituer. Le label collaboratif « mHealth quality » a rédigé un guide des bonnes pratiques sur le plan éthique et juridique notamment. (3) Le but de la manœuvre étant de favoriser une meilleure intégration des dispositifs connectés dans la sphère médicale.

Finalement, les débats du Forum ont mis en lumière un manque de coordination entre les entrepreneurs, les individus, les médecins et l’Etat sur la question de la santé connectée. Pour l’heure, un objet connecté n’est pas un réel dispositif médical. Avant de révolutionner l’univers des médecins, les entrepreneurs souhaitent un consensus pour favoriser l’innovation et un cadre propice pour l’émergence d’un marché propre.

(1) http://forum-sante- connectee.fr/wp-content/uploads/2016/04/Discours- Arnaud-Robinet.pdf
(2) http://forum-sante- connectee.fr/wp-content/uploads/2016/04/Revue- de-presse-FPSC.pdf
(3) http://forum-sante- connectee.fr/wp-content/uploads/2016/04/Guide- de-bonnes-pratiques-Label- mHealth-Quality- v1.1.pdf
http://www.objetconnecte.com/forum-parlementaire- sante-connectee- enjeux/
http://www.whatsupdoc-lemag.fr/actualites- article.asp?id=18558#
http://www.franceculture.fr/sciences/sante-connectee- comment-proteger- les-donnees