Dr Jean-Luc Baron, Président de la CNPCMEHP

Lors de la journée annuelle de la Conférence nationale des présidents de CME de l’hospitalisation privée (CNPCMEHP), vendredi 18 novembre, vous présentiez votre réflexion sur la création d’Entreprises médicales. En quoi cela consiste-t-il ?

Tout d’abord, précisons que nous travaillons sur la place des CME selon trois axes : la place de la CME en interne dans l’établissement de santé, sa représentativité dans la démocratie sanitaire en général mais surtout, son rôle et donc celui des médecins libéraux dans l’organisation hors les murs des parcours de soins.  Sur ce dernier point, nous avons en effet une proposition innovante à développer en collaboration avec les établissements de santé privés et la FHP-MCO. Certaines directions de cliniques projettent de créer des GHT privés. Nous proposons un centre de gravité de ces GHT plutôt en interface avec la médecine de ville au sens large. La relation avec l’établissement demeure forte mais il est nécessaire de mieux structurer l’organisation des parcours de soins externes à la clinique. Créer un GHT privé signifie reproduire un GHT public, et donc en accepter le système. Les professionnels libéraux sont des médecins mais aussi des chefs d’entreprise, et sont en capacité de s’organiser en « Entreprises médicales » sur les territoires dans lesquels ils exercent. Ils n’ont pas cette culture initiale mais lorsqu’ils sont accompagnés, ils font ! Ce nouveau modèle existe déjà sur le cancer du sein à Montpellier, à La Rochelle, à Saint-Etienne. Il marche très bien, il est reproductible, il est d’ailleurs éligible à subventions et est observé de près par les tutelles comme un modèle possible d’organisation territoriale. Les jeunes médecins sont très demandeurs, ils peuvent être intégrés dans cette nouvelle organisation tout d’abord comme collaborateur, puis ensuite comme associé. Enfin, ces Entreprises médicales peuvent se positionner comme des éléments contributifs à la mise en place des Plateforme territoriale d’appui (PTA).

Vous venez de publier un « Manifeste pour la sauvegarde d’une médecine libérale en France », quel est votre objectif ?

Nous souhaitons interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur la reconnaissance d’un secteur libéral comme un atout (coût/qualité). Nous n’acceptons pas que la médecine libérale d’organe soit réservée à l’hôpital public. Nous développons donc des actions de lobbying en direction de nos tutelles et des parlementaires et venons de publier ce manifeste qui s’inscrit dans la continuité du Livre blanc que la CNPCMEHP a fait paraître en  2013.

Quelles sont vos demandes concrètes concernant votre reconnaissance ?

J’en citerai deux de nature différente. Nous souhaiterions avoir la liberté de désigner nos candidats qui siègent dans les instances de démocratie sanitaire régionales. Ensuite, nous réitérons une demande de rémunération des missions transversales car au-delà d’un montant, il s’agit de la reconnaissance du rôle des praticiens. Les établissements de santé disposent du programme IFAQ, les médecins de son équivalent, la ROSP, mais les missions transversales n’émargent ni à l’un ni à l’autre.

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