L’AFCA est une société savante par définition transversale, comment travaillez-vous avec les autres sociétés savantes de spécialité ?
En effet, l’AFCA est la société savante représentant la chirurgie ambulatoire en France. Elle a pour objet de promouvoir ce mode de prise en charge chirurgicale, de contribuer à son progrès et à sa diffusion, dans l’intérêt des patients et de la société. De fait, nous avons une position transversale et nous travaillons en totale complémentarité et partenariat avec nos collègues des autres spécialités chirurgicales et la SFAR, comme par exemple récemment avec la Société française d’arthroscopie, sur les bons résultats de la chirurgie du ligament croisé antérieur en ambulatoire. Nous portons des valeurs et des convictions que nous partageons également avec l’International Association of Ambulatory Surgery (IAAS), et nous défendons une évaluation de la qualité des soins et de la sécurité des patients opérés en ambulatoire. Siègent au conseil d’administration de l’AFCA des chirurgiens de nombreuses spécialités, des anesthésistes mais aussi trois cadres infirmiers et deux directeurs d’établissement. Nous avons précisément veillé à être pluri-professionnels. Je pense que cette ouverture crée une grande richesse.
Quel est le modèle économique de l’AFCA ?
Il repose très simplement sur l’organisation de notre congrès annuel et sur l’adhésion de nos membres. Nous manquons cruellement de ressources financières et humaines. Un grand merci à l’Académie nationale de chirurgie qui nous héberge dans ses locaux. Les conflits d’intérêt avec l’industrie ne se posent pas chez nous car les seuls rares liens que nous avons avec elle sont liés à notre congrès et non à notre fonctionnement ou nos travaux.
Votre congrès annuel se tiendra le 12 janvier à la Maison de la Chimie à Paris, quels sont les « highlights » du programme ?
Nous reviendrons sur le sujet majeur des indicateurs de suivi de la chirurgie ambulatoire. Nous rappellerons qu’il existe des indicateurs relatifs au volume, à la performance (portés par l’ANAP), à la qualité (portés par la HAS), mais où sont les indicateurs internationaux de résultats ?
Nous redéfinirons ce que nous mettons derrière la gestion des risques car le point de vue de l’assureur n’est pas celui de la CNAMTS, ni celui du praticien. Nous voyons bien que derrière un même vocable, nous ne parlons pas de la même chose.
Nous examinerons la controverse autour des deux questions suivantes : le patient doit-il avoir un accompagnant la première nuit ? Peut-il refuser sa prise en charge en ambulatoire ? L’intérêt de cet exercice est de montrer que la réponse est ni oui, ni non dans les deux cas et qu’il faut s’adapter au patient et à l’acte (rapport bénéfice/risque). Donc nous voulons en parler.