L’ère du tout-digital affecte de nombreux secteurs qui cherchent à s’émanciper des contraintes physiques de leur cœur d’activité. La santé est notamment un circuit fermé qui peine à changer ses fondements et profiter de la valeur ajoutée que lui confère les objets connectés. Pour l’heure pas assez reconnu comme un outil d’analyse en complément de l’expertise humaine, les données de santé produites par ces objets intelligents sont prometteuses. L’essentiel est d’instaurer à terme un nouveau paradigme qui ferait de la data un pion essentiel de la connaissance médicale.
Le nouveau carburant de la connaissance médicale
Avec la croissance exponentielle des outils de santé connectée et un marché mondial qui atteindra en valeur 30 milliards de dollars (1), on assistera à un boom des informations médicales produites par le patient et recensées dans des clouds, data centers. Cette masse de données est considérée comme une mine d’or à ordonner pour tirer profit de celles-ci. Par exemple, une analyse des données peut permettre d’évaluer les populations à risque en fonction de leur géographie et de leurs tranches d’âge. L’exemple d’une prise en charge en amont des sujets pré-diabétiques ou diabétiques pourrait éviter les frais colossaux de prise en charge de 90 milliards d’euros dans les grandes puissances européenne. (2) A ce titre, la donnée peut être considérée comme un instrument de prévention dans la Santé Publique.
L’importance d’agréger les données dans un référentiel commun
Tout comme sur la reconnaissance du marché de l’eSanté et de son périmètre, les données sont un nouvel outil de manipulation et d’analyse qui exige un certain recul pour l’exploitation optimale de celles-ci. Accompagner, encadrer et sécuriser les flux de data de santé est une priorité. La problématique essentielle est de pouvoir agréger les données provenant des différents traqueurs, montres connectées ou par exemple des capteurs de sommeil pour avoir une vision générale de l’état de santé d’un patient ou d’une population donnée.
Dans l’idéal, ce serait le but à tendre pour donner du sens aux informations médicales dans un cadre. Cependant, cette volonté d’unifier ces données se heurte à deux problèmes majeurs : Le cryptage des données ne sont pas toutes au même format de lecture et le poids de celles-ci soulève la question du développement durable dans la gestion des datas centers. (3)
Pour moderniser le parcours de soins en installant des bases stables, il convient de tracer et recenser les données dans un cadre formaté et propice à une analyse globale de ces indicateurs provenant de divers dispositifs. Le chemin est encore long pour matérialiser cette démarche de manière efficace et sécurisée.
- http://www.creersaboite.fr/lemag/chiffres-et-tendances/actualites-secteurs-la-sante-connectee-un-boom-et-des-opportunites
- http://www.oecd.org/fr/presse/santelecoutelevedudiabete.htm
- http://www.dsih.fr/article/2240/sante-et-big-data-une-veritable-course-d-obstacles.html