Dr Denis Franck, Président de l’Association française de cancérologie – Union nationale hospitalière privée de cancérologie (AFC-UNHPC)

Dans le cadre de la Semaine nationale de lutte contre le cancer qui démarre aujourd’hui, la FHP-MCO donne la parole à l’AFC-UNHPC.

Concernant le cancer du côlon, n’est-il pas étonnant de voir une prise en charge de 47 % des patients dans le secteur privé et seulement 2 % dans les centres de lutte contre le cancer ?

Oui c’est étonnant, mais cela s’explique dans doute par la faiblesse du recrutement des chirurgiens dans les CLCC alors que pour ce cancer, la chirurgie est le point d’entrée dans la maladie. Les centres anticancéreux ont peu de chirurgiens et la chirurgie des cancers digestifs se fait dans le secteur privé ou dans les CHU qui disposent en aval également des services de chimiothérapie nécessaires. Il faut retenir que, globalement, la moitié des patients sont traités dans le secteur privé et l’autre moitié dans les CHU.

La semaine nationale contre le cancer se bouscule avec Mars Bleu, comment le Plan cancer se positionne-t-il ?

Le Plan cancer n’a pas vocation à entrer dans le détail des organes, mais est missionné pour organiser le dépistage par le biais de l’INCa. Par exemple, concernant le cancer du côlon, le nouveau test disponible depuis l’année dernière va mieux fonctionner car il est simplifié et de nombreux écueils sont évités.

La recherche apporte-t-elle un réel espoir ? 

Oui, c’est un réel espoir. La recherche fondamentale se concentre dans quelques sites labellisés et je pense que nous avons de bons scientifiques en France. En ce qui concerne la recherche clinique et les phases précoces, nous constatons une meilleure interactivité et davantage de passerelles entre les secteurs public et privé. Le réflexe des médecins est de regarder si des études cliniques sont réalisées à proximité et d’adresser leurs patients. Le secteur privé est très actif pour entrer dans les phases 2 et 3 des essais thérapeutiques. Plus les patients pourront être intégrés dans les essais, plus on pourra avancer, même si la recherche pâtit des effets du Médiator et de la réticence des patients à y entrer. Enfin, la prévention et la recherche sont absolument complémentaires et il ne servirait à rien de les opposer. Nous devons simplement faire des progrès sur le dépistage et la prévention et la recherche.