La Corse a échappé à la récente réorganisation territoriale et, malgré une population peu importante de 325 000 habitants, elle est demeurée une région à part entière.

« Il faut connaître notre topographie particulière pour comprendre qu’en Corse, les difficultés rencontrées par les cliniques sur le continent sont ici amplifiées », précise d’emblée le Dr Charles, Président adjoint pour la Corse de la FHP Sud-Est. Le territoire insulaire est en effet coupé en deux par un massif montagneux qui rivalise avec les Pyrénées. Deux bassins de population d’à peu près égale importance cohabitent.

« D’une manière générale, il est extrêmement difficile de rentabiliser nos établissements, par exemple l’investissement dans des équipements lourds est structurellement déficitaire. Ensuite, nous ne pouvons pas nous regrouper du fait de l’éloignement des structures. Nous sommes frappés par des effets de seuil évidents sur certaines activités, notamment la cancérologie. Dans ce contexte, quand une baisse de tarif est grave pour les cliniques du continent, elle est dramatique pour nous. L’augmentation du coefficient géographique dans la campagne tarifaire 2017 était une bonne nouvelle mais n’est pas encore suffisante pour compenser les surcoûts. Enfin, nous sommes peu attractifs pour les médecins, en faibles effectifs, qui préfèrent des week-ends pluvieux mais libres, que ensoleillés et de garde ! ».

Les cliniques s’adaptent, et des petites structures font ainsi face à des périodes estivales d’activité très aiguës et ont appris à gérer une activité erratique. Une polyclinique dotée d’un service d’urgences et d’une maternité se maintient dans le sud de l’île, reconnue comme établissement isolé, et remplit sa mission de service au public.

En Corse, l’activité de chirurgie se porte bien, et le taux de prise en charge ambulatoire est supérieur à la moyenne nationale. « Nous réussissons malgré cet habitat dispersé. Nous assurons des missions de service public en dépit de MIGAC insuffisantes, et nous préservons des valeurs d’humanité et de proximité, voire de convivialité qui rendent notre exercice très agréable. Pour demain, nous cherchons des solutions innovantes de coopération avec le secteur public, pourquoi pas autour du regroupement d’un GCS de droit privé et un de droit public, pour satisfaire l’ensemble des acteurs. Pour cela, il faudra aller chercher des appuis auprès des décideurs politiques corses. »

La FHP Sud-Est, région Corse en chiffres :

Sur les 23 établissements de santé, 15 sont des cliniques et hôpitaux privés.

Avec 1 176 lits et places, le secteur privé représente 53 % de l’offre.

Les cliniques MCO prennent en charge : 71 % de la chirurgie réalisée sur l’île, 86 % de la chirurgie en ambulatoire, 48 % de la médecine, 28 % de l’obstétrique, et 41 % de la HAD.

2 cliniques assurent 5 lignes de PDSES

1 établissement MCO de Haute-Corse a été transformé en centre de SSR à orientation cancérologique et dispose d’une unité de soins palliatifs, un autre dispose de 6 lits identifiés en soins palliatifs et partage une équipe mobile de soins palliatifs avec le CH.

Plusieurs programmes d’éducation thérapeutique du patient sont autorisés dans 3 établissements privés.

3 établissements sont agréés pour recevoir des internes.

Part de séjours MCO/patient CMU pris en charge en Corse : 44 % (France 25 %)