Avec 1,8 million de patients supplémentaires atteints de maladies chroniques d’ici 2020, la question de la soutenabilité de notre actuel système de santé se pose. Les maladies chroniques concernent 20 millions d’assurés, soit 35 % des bénéficiaires du régime général, et elles connaissent des taux de croissance à deux chiffres. Une situation alarmante, même si les récentes projections de la CNAM observent un ralentissement de la hausse.
L’enjeu est tout d’abord financier. Comme l’a souligné la Cour des comptes en septembre dernier, l’effectif des assurés du régime général en ALD a doublé en vingt ans, tandis que la population augmentait de 10,7 % sur la même période, soit un rythme de progression 10 fois plus rapide. Tous régimes confondus, le montant total des dépenses d’ALD était estimé en 2013 à 89,3 Md€, ce qui représente 60,8 % des dépenses totales des régimes d’assurance maladie.
Ensuite, l’enjeu est médical. L’ouverture du numerus clausus, ou bien encore le développement de pratiques avancées s’appuyant sur un système de délégation de tâches, permettront-ils de gérer la pénurie annoncée des ressources humaines médicales territorialisées ?
Enfin, l’enjeu est organisationnel. Les établissements de santé devront évoluer au rythme soutenu qu’impose le changement des besoins en santé. La question de la mise en œuvre de parcours patients efficients est d’ores et déjà très prégnante dans nos organisations.
Certes, nous sommes agiles et innovants, mais il nous faudra trouver de nouveaux modèles économiques pour participer à la prévention, que ce soit pour éviter les maladies chroniques ou pour éviter les rechutes. Il nous faudra inventer des dispositifs portés par les professionnels de santé eux-mêmes, plutôt que de se voir imposer des organisations par le régulateur ou le payeur.
Nous sommes concernés par l’avenir de notre système de santé et nous serons force de proposition. « Make our health care system great again » !