Palmarès des ARS

Une satisfaction globale très moyenne équivalente à l’année dernière

De manière générale, le niveau de satisfaction global demeure très moyen vis-à-vis des ARS : 5,9 sur 10, versus 5,8 en 2016. Encore loin du 7 sur 10, la note reconnue par les statisticiens comme satisfaisante.

Les ARS sont jugées de plus en plus bureaucratiques (+5pts), inéquitables (+6pts) et opaques (+7pts), même si l’ouverture au dialogue progresse également (+6pts). Ces traits d’image négatifs de l’ARS s’expliquent en partie par l’absence d’interlocuteurs dédiés, une relation perçue comme chronophage et un sentiment d’arbitraire et d’opacité dans les décisions qui peuvent être prononcées.

Dans le détail, une perception plus ambivalente du rôle des ARS est à souligner. Si les enquêtes sont toujours jugées redondantes (67 %), les documents fournis sont davantage plébiscités (+11pts à 39 %) de même que la finalité des contrôles réalisés (+9pts à 51 %). Néanmoins, les directions des cliniques ont toujours très peu le sentiment d’être consultées en amont ou de bénéficier d’une équité de traitement par rapport aux établissements publics, ces perceptions tendent à s’améliorer légèrement (+3pts, +5pts) par rapport à l’année dernière.

Équité de traitement par rapport aux établissements publics et transparence des décisions sont toujours très mal évaluées. Pour certaines directions l’iniquité public/privé ferait partie de l’ADN des ARS. De plus, la perte d’interlocuteurs dédiés ainsi que l’éloignement du siège régional de l’ARS alimentent le flou et le manque de lisibilité des décisions prises.

Les relations sont d’ailleurs bien meilleures avec la délégation territoriale, plus proche des établissements et mieux au fait de leur fonctionnement, qu’avec le siège de l’ARS.

La grande majorité des répondants estiment que les actions menées par l’ARS n’ont que peu d’impact sur le fonctionnement des établissements de santé. Une très légère évolution de l’impact positif des actions concernant la coopération entre établissements publics et privés (+5pts) ou l’identification des dysfonctionnements (+4pts). Même s’ils sont moins nombreux que l’année dernière à penser qu’elles vont se dégrader, on note une vision toujours négative de l’évolution des relations avec les ARS.

85 % des directeurs jugent la situation des cliniques toujours insatisfaisante

Le sentiment d’insatisfaction est moins aigu cette année, 48 % des répondants jugeant la situation plutôt pas satisfaisante (+12pts). Une situation expliquée notamment par une baisse continue des tarifs mais aussi par un manque d’attractivité. Le contexte dégradé alimente une vision très pessimiste de l’avenir auprès des directions interrogées. Mais cette vision commence aussi à s’atténuer pour l’année à venir, voire à tendre vers l’optimisme pour 9 % des répondants.

Même constat à moyen terme : 85 % des directions de cliniques se déclarent pessimistes concernant l’évolution de la situation dans les 5 ans à venir. Elles sont majoritairement « plutôt pessimistes » (62 %) mais 14 % envisagent même cette évolution avec optimisme.

Équité et transparence attendues

En matière de financements, un net déséquilibre en faveur des établissements publics de santé est à noter. La répartition des FIR et MIG-AC demeure quasi exclusivement au bénéfice du secteur public avec 1 % seulement de l’enveloppe dédiée aux cliniques (avril 2016 > avril 2017) et presque 9,9 milliards d’euros (91 %) distribués aux hôpitaux publics.

En matière d’autorisations sanitaires, malgré des différences locales, une tendance globale équilibrée entre le secteur public et le secteur privé se confirme.

Enfin, en matière de transparence, plus de 88 % des régions ne publient pas l’ensemble des déclarations publiques d’intérêts (DPI) obligatoires de leurs agents et des membres des instances, 23 % n’en publient aucune (5 régions) et 5 autres ont plus de 10 DPI manquantes (sur 44 membres).

Méthodologie Ipsos Public Affair : un dispositif quantitatif – 201 cliniques interrogées, enquête auto-administrée par internet du 13 Février 2017 au 19 Avril 2017 ; et qualitatif – 24 entretiens individuels de 40 min, réalisés par téléphone du 7 Mars au 5 Avril (2 par région).

Prado : quel bénéfice pour l’Assurance maladie / coût du dispositif ?

Un grand merci à François-Xavier Brouck de la direction déléguée à l’organisation des soins de la CNAMTS pour le bilan d’étape dressé lors du Congrès des spécialités à Strasbourg. Si Prado est sur les rails, la CNAMTS prévoit dans le champs de la chirurgie, de généraliser le dispositif à tous types d’interventions et de généraliser les deux volets insuffisance cardiaque et broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) à l’ensemble du territoire concernant les volets maladies chroniques. Enfin, le Prado AVC sera expérimenté sur cinq territoires et celui concernant les personnes âgées de plus de 75 ans le sera sur une dizaine de territoires.

De plus, François-Xavier Brouck a présenté des réflexions sur des leviers au service du parcours, notamment financier, comme le bundle payment — « intéressement à la pertinence » de l’épisode de soin. Il s’agit de réfléchir sur des financements liés à la valeur créée par les acteurs et non plus seulement sur le volume.

Lobbying : la FHP Bretagne a rencontré les candidats aux législatives

Avec des arguments simples et chocs, la présidence de la FHP régionale a rencontré une dizaine de candidats. « Pour leur santé, les Bretons ont besoin de leurs députés » leur a expliqué Nicolas Bioulou, président de la FHP, armé de quelques arguments simples et chocs : 33 établissements emploient près de 5 000 salariés pour soigner 300 000 personnes, dont 92 000 aux urgences ; avec une baisse tarifaire de 10 % en 5 ans, 30 à 40 % de ces établissements bretons sont en déficit. « On veut s’inscrire dans une démarche à long terme pour aller vers plus de transparence et d’équité », a-t-il déclaré. Bravo !

Le tiers payant généralisé sera évalué

« Au moment du vote de cette réforme, j’étais dubitatif (…). À titre personnel, je n’ai jamais été un grand fan de cette mesure qui va dans le sens d’une forme de dématérialisation de ce que représente le coût de la santé. […] On rend moins concret ce que représente le coût d’un système de santé pour tout le monde (…). Nous allons l’évaluer », a déclaré le premier ministre au journal Le Parisien. Pendant la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait annoncé son intention de rendre ce dispositif d’avance de frais « généralisable », c’est-à-dire facultatif, et non « généralisé ».