Le récent rapport du Conseil économique, social et environnemental, « Réconcilier la France », analyse notre pays à travers la notion de cohésion sociale. Sans doute est-il temps de dépasser le seul PIB et d’observer la France à l’aune de nouveaux indicateurs. Le CESE en pose 10 et place en 4eposition l’espérance de vie en bonne santé, après le taux d’emploi, l’effort et la recherche, et l’endettement. Ainsi, à pas mesurés, nous avançons collectivement dans une lecture critique de nos systèmes de vie modernes.
La santé pour tous est un droit inaliénable, c’est aussi un facteur qui contribue fortement à « réconcilier » la France. En effet, comment améliorer la cohésion sociale dès lors que des inégalités sociales face à la mort demeurent ? À l’âge de 35 ans, un homme cadre dispose encore d’une espérance de vie supérieure de 7 ans à celle d’un ouvrier, et une femme cadre, de 3 ans supplémentaires à celle d’une ouvrière. Ces inégalités persistantes sont aggravées par celles constatées dans l’accès aux soins et à la promotion en santé dans les lieux de vie et de travail. Sociales, régionales, les inégalités se déclinent désormais aussi selon le genre : les femmes vivent en moyenne 6 ans de plus que les hommes, mais seulement 2 ans de plus en bonne santé. Sur ces points, tutelles et professionnels de santé se doivent d’apporter des réponses à la population.
Le CESE propose une nouvelle grille de lecture et invite le système sanitaire non seulement à quitter le champ de la maladie pour entrer dans celui de la santé, mais aussi à répondre à un impératif de cohésion sociale. Nous saluons cette vision du système qui considère la santé non plus comme une cause d’endettement des familles et de l’État, mais bien comme une source de richesse sociale. Notre secteur peut être fier de participer à garantir la cohésion sociale de notre pays.