Anne Marie Brocas, Présidente du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM)

Quel est le principal message que vous souhaiteriez transmettre aux managers de clinique à l’occasion de cette rentrée 2017 ?

Développer une vision de moyen terme est plus que jamais nécessaire dans un contexte de changements profonds, tant pour ce qui concerne les attentes adressées au système de santé que les perspectives de progrès technique et médical.

Le HCAAM, au cours de ses travaux récents sur l’innovation et la régulation du système de santé, a entendu y contribuer. C’est ainsi qu’il propose une démarche volontariste pour favoriser le maintien d’une première ligne de prise en charge structurée et transversale à la ville, à l’hôpital et au médico-social. Cette première ligne devrait mobiliser les EHPAD, les centres de SSR et les hôpitaux de proximité, aux côtés des équipes de soins primaires. Au-delà, une intervention mieux articulée entre les établissements hospitaliers et les professionnels libéraux devrait assurer les prises en charge spécialisées.

Comment aborder la question du financement de l’Assurance maladie à moyen terme?

Divers travaux ont été engagés depuis l’automne 2016 en vue d’éclairer la perspective financière à l’horizon des dix prochaines années, de réactualiser les évaluations des restes-à-charge après assurance maladie obligatoire et les réformes possibles des différentes formes de participation des assurés sociaux, d’analyser enfin les évolutions possibles dans l’articulation des interventions de l’assurance maladie obligatoire et des assurances complémentaires.

La dynamique des dépenses, tirée par les progrès médicaux, et la nécessité de répondre aux besoins de santé de proximité, imposent des efforts soutenus d’efficience, partout où ils sont possibles, en tenant compte de la nature des activités.

Concernant vos travaux actuels, quelle est l’organisation de la médecine spécialisée et le second recours que vous conseillez ?

Les travaux conduits jusqu’à présent ont porté sur les questions de formation des spécialistes, de démographie professionnelle, de parcours, avec le souci de s’approcher au plus près des réalités professionnelles et de leur diversité et de rendre compte de l’expérience des patients.

Il nous paraît essentiel de promouvoir le regroupement des professionnels de second recours, y compris en ce qui concerne les spécialités cliniques.

C’est la raison pour laquelle nous allons poursuivre nos travaux, cet automne, sur l’organisation économique de ces cabinets regroupés, des consultations avancées… Nous allons aussi – et ce n’est pas sans lien évidemment – traiter de la question des formes de rémunération.