Le partage d’informations médicales, pour une santé plus soutenable ?

La santé connectée, si elle est encore majoritairement destinée au grand public, commence à se faire une place dans le secteur médical. La santé connectée propose de nouveaux outils et process pour échanger des informations médicales entre médecins, patients et milieux hospitaliers. Le décloisonnement de la connaissance de la santé permet de faire circuler des informations médicales plus librement, mais dans un cadre régi par des bornes éthiques et déontologiques. Pour autant, c’est un levier de taille pour optimiser certains parcours de soins, renforcer sa connaissance du patient et même réaliser des économies à échelle nationale. Alors la transmission d’informations médicales par le digital peut-elle rendre la santé plus viable ?

Comment fonctionne ce processus d’échange d’informations de santé ?

Les systèmes d’information se révèlent être un pan majeur de la santé connectée. Plus ou moins visibles du grand public, la transmission d’informations médicales se décline en deux grands axes : les systèmes d’information de santé (SIS) et les systèmes d’information hospitaliers (SIH). Une nouvelle relation digitalisée entre médecins, patients et hôpitaux s’installe. L’échange d’informations électroniques est déjà bien présente dans le paysage de santé français entre les logiciels de gestion de cabinet, les systèmes de communication internes aux hôpitaux ou le Dossier Médical Partagé.

De plus, une étude américaine sur les systèmes d’information est parvenue à la conclusion suivante : l’échange électronique d’informations médicales (ou Health Information Exchanges)  permet de réaliser des milliards d’économie. Les chercheurs ont trouvé une corrélation entre une baisse significative des coûts de santé et l’utilisation de systèmes d’échange électronique opérationnel. En effet, ils ont noté une réduction moyenne des dépenses de 139 dollars par bénéficiaire de l’assurance-maladie par an.

L’avenir de la santé et du patient ?

Avec la santé connectée le patient possède un nouveaux pouvoir : un accès à l’information médicale plus facile et fluide. Bettina Experton, médecin de santé publique en Californie s’est renseignée sur ce nouveau mode d’échange de données médicales et insiste sur le fait que le patient voit d’un bon œil la digitalisation d’un carnet de santé : « Selon une étude menée par le ministère de la Santé américain, 90 % des personnes interrogées considèrent comme une évidence d’avoir accès à son dossier médical […] et 72 % des internautes téléchargent des données de santé. Aujourd’hui, les trois quarts des utilisateurs de smartphones collectent des données de santé grâce à leur téléphone. »

Aux Etats-Unis tout du moins, les soignants sont favorables au partage des données de santé afin d’optimiser leur pratique médicale : meilleure coordination des soins, recueil de données plus importante et donc connaissance accrue des spécificités des patients. 68 % des médecins sont même prêts à prescrire une application pour contribuer à l’information médicale.

L’échange électronique de données est une innovation de taille profitable à la santé d’un point de vue financier et médical. Mais pour que le modèle soit pérenne, Bettina Experton insiste sur le fait que le patient doit être un échangeur de données via les objets connectés. Le soignant ne doit pas être le seul biais à tenter d’optimiser le secteur de la santé. Repenser les processus de soin et de prise en charge médicale passe alors par une approche bilatérale et constructive.

Sources :

https://www.journalducm.com/sante-connectee-e-sante/ 

http://www.sciencespo.fr/chaire-sante/sites/sciencespo.fr.chaire-sante/files/2016%20B.Experton-Tribune%20sante.pdf

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2765098