Atlas 2017 du CNOM

Démographie médicale : le verdict du CNOM 

L’Atlas 2017 du CNOM offre une première vision décennale de l’évolution démographique des médecins dans chacun des territoires. Cette étude démontre que les territoires souffrant de difficultés d’accès aux soins sont aussi touchés par d’autres fragilités (contexte socio-économique, aménagement du territoire et couverture numérique, déterminants de santé des populations, etc.).

290 974 médecins sont inscrits au tableau de l’ordre. Parmi eux, seulement 197 859  (68 %, – 10 points depuis 2007) sont en activité régulière et 47 % sont des femmes (+ 11 %).

La France reste touchée par des disparités territoriales importantes au sein même de chacune des régions, à l’exception de l’Île-de- France dont chaque département perd des effectifs. Dans 45 départements, la population générale est en hausse et le nombre de médecins est en baisse.

Depuis 10 ans, le CNOM constate une augmentation constante des médecins étrangers en activité régulière : 22 619, dont 45 % sont originaires de l’Union Européenne. Ils représentent 11 % de l’activité régulière en France en 2017. À l’instar de leurs confrères français, ils ne s’installent pas dans les zones déficitaires. Partout en France, la part de l’exercice salarié est dominante (62 %). Par exemple, alors que l’anesthésie-réanimation est prisée des internes français, parmi les médecins possédant un diplôme européen et exerçant cette spécialité aujourd’hui en France, 900 sont de nationalités roumaine, belge, allemande, et italienne.

Déserts médicaux : la réponse gouvernementale 

Le plan pour « renforcer l’accès territorial aux soins » présenté vendredi dernier par le gouvernement privilégie l’incitation plutôt que la coercition. Dès novembre sera publié un nouvel arrêté de zonage pour les généralistes, permettant d’élargir les secteurs fragiles éligibles aux aides conventionnelles (la population couverte passera de 7 à 18 %). Le plan prévoit de doubler durant le quinquennat le nombre de maisons et centres de santé pour arriver à 2 000. Pour cela seront dégagés 400 millions d’euros par an durant cinq ans, et 90 millions supplémentaires par an pour aider au financement des équipements et à la rémunération des personnels. Le plan mise aussi sur la télémédecine. Les partenaires conventionnels devront fixer au premier trimestre 2018 une tarification de droit commun pour la téléconsultation et la télé-expertise. Les consultations avancées seront développées.

Choix d’un établissement : la réputation avant tout

« Patients, comme vous avez changé », une étude menée par Odoxa pour UNICANCER en partenariat avec Sham, montre que les critères de choix d’un établissement de santé relèvent bien davantage de la réputation (61 %) que de la proximité ou du coût (31 % de citations sur ces deux items). En cas d’hospitalisation pour un cancer, 76 % des Français feraient avant tout confiance à leurs médecins : 47 % à leur spécialiste, et 29 % à leur généraliste pour leur recommander un établissement.

81 % des Français accepteraient d’être équipés d’objets connectés dans le cadre du suivi de leur maladie chronique. Ils sont tout aussi nombreux à penser que la santé connectée constitue une opportunité pour la prévention (82 %) et même pour la qualité des soins (76 %).

L’ambulatoire est largement plébiscité, surtout en cas de cancer : dans un tel cas, 8 Français sur 10 (79 %) préféreraient être soignés chez eux et ne se rendre que de temps en temps à l’hôpital.

Achats publics : le rapport de la Cour des comptes est accablant

Les établissements de santé publics achètent pour 25 milliards d’euros chaque année (19 milliards en fonctionnement, dont 5,8 en médicaments et 3,5 en DM, et 6 en investissement). Les achats représentent 27 % des charges (+ 3 points). Le rapport souligne une multiplication des acheteurs et une professionnalisation insuffisante. Seuls 22 % des achats sont mutualisés.

Les négociations du coût des médicaments de la liste en sus apparaissent peu efficaces : en 2014, la marge obtenue a été de 2,51 %, soit 51 millions sur 2,3 milliards, et elle n’atteint que 36 millions en 2015. « L’organisation actuelle de l’achat du médicament avantage les laboratoires qui seuls disposent d’une vision globale du marché (…) Les réticences des fournisseurs à afficher des prix inférieurs au tarif fixé par le CEPS dans la crainte d’une renégociation à la baisse, conduit les établissements à négocier des gains de nature non tarifaire et non déclarés. Ces stratégies ne constituent pas seulement un contournement du dispositif règlementaire au détriment de l’Assurance maladie. Elles sont porteuses de risques d’atteinte graves à la concurrence et à la probité », note la Cour.

De la pédagogie…

Auprès des équipes comme des patients, faire œuvre de pédagogie est la clé pour accompagner le changement. Le process qui permet une récupération rapide après un acte chirurgical nécessite d’être assimilé par chacun et le patient doit comprendre ce que les équipes de soin attendent de lui. La Clinique Saint-Michel et Sainte-Anne à Quimper (29) a opté pour un film pédagogique sous-titré, qui est diffusé dans les lieux de consultation.

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