La périnatalité en France

Rapport INSERM / DREES : photographie 2016 et tendances

La part de marché des maternités publiques est passée de 64,1 % en 2010 à 69,2 % en 2016. Les accouchements se déroulent plus fréquemment dans des services spécialisés de type III (de 22,3 % à 26,4 %) et dans des services de grande taille (de 18,7 % à 29,0 % pour les services réalisant 3 000 accouchements et plus par an).

En 2016, la France compte 517 maternités : 497 en métropole et 20 dans les DROM. Au total, depuis 1995, le nombre de maternités a diminué de 39 % alors que le nombre de naissances de 2016 est proche de celui de 1995. Entre 2010 et 2016, c’est essentiellement le nombre de maternités de taille intermédiaire (entre 1 000 et 1 500 accouchements) qui a diminué. Le nombre de petites maternités (moins de 500 accouchements par an) se maintient. Les grandes maternités (plus de 3 500 accouchements par an) sont plus nombreuses. Quatre maternités sur dix disposent d’un espace dédié aux accouchements moins médicalisés, et un programme de réhabilitation précoce post-césarienne est présent dans deux maternités sur trois.

L’augmentation du nombre d’échographies se poursuit ; en 2016, 75 % des femmes ont eu plus que les trois échographies recommandées pour une grossesse sans complication, et 36 % en ont eu deux fois plus.

Les sages-femmes ont un rôle croissant : elles réalisent 87,4 % des accouchements par voie basse contre 81,8 % en 2010, avec une nette augmentation dans le secteur privé à but lucratif. Le taux de césarienne (20,4 %) reste stable depuis 2010. L’allaitement maternel exclusif durant le séjour à la maternité a diminué de 60 % à 52 % entre 2010 et 2016.

L’âge maternel plus élevé, observé depuis plusieurs décennies, se poursuit, alors que l’on en connaît les risques. L’augmentation du surpoids et de l’obésité est également préoccupante : en 2016, 20 % des femmes sont en surpoids et près de 12 % sont obèses, contre respectivement 17 % et 10 % en 2010. Près de 55 % des femmes enceintes ont un niveau d’étude supérieur au baccalauréat. En revanche, leur situation professionnelle et celle de leur partenaire s’est dégradée, et au total, 28 % des ménages ont reçu des aides publiques.

17 % des femmes ont fumé au moins une cigarette par jour au troisième trimestre de la grossesse. La moitié des fumeuses disent n’avoir reçu aucun conseil durant leur grossesse.

Cette enquête nationale a été réalisée en mars 2016, d’après un recueil de données effectué sur 14 142 naissances.

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34 jours pour un RDV d’IRM

« Où en est la promesse du Plan Cancer 2014-2019 qui avait pour ambition de réduire le délai d’un rendez-vous pour un examen d’IRM à 20 jours maximum ? », interroge le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues.

En 2017, il y a 14 IRM par million d’habitants (contre 20 en Europe). D’où un temps d’attente long : 34 jours d’attente, en moyenne, soit 3,5 jours de plus qu’en 2016, avec de fortes inégalités selon les régions.

La fédération est inquiète : « Année après année, l’État a prélevé 900 millions d’euros sur la radiologie libérale. Le PLFSS 2018 prévoit encore de nouvelles coupes budgétaires sur l’imagerie médicale. Les médecins radiologues libéraux qui, aujourd’hui, prennent en charge la majorité des demandes d’examens d’imagerie n’ont plus les capacités de s’équiper avec les scanners et les IRM les plus performants », note-t-elle.

Suivi des patients atteints de cancer : des médecins de ville démunis

Le nombre de patients atteints d’un cancer progresse et les médecins généralistes sont de plus en plus sollicités pour assurer leur prise en charge. « Cependant, un tiers des généralistes n’ont suivi aucune formation complémentaire en lien avec la cancérologie », note la publication Études et Recherches de la DREES. « Si les médecins considèrent leur rôle dans l’accompagnement de la fin de vie et le suivi psychologique de ces patients comme particulièrement important, les deux tiers éprouvent des difficultés pour accompagner la fin de vie, gérer les effets indésirables des traitements ou prendre en charge les séquelles du cancer. Le manque de transmission d’information en provenance des hôpitaux ou des médecins spécialistes dans les délais utiles est souvent évoqué comme une source de difficultés. Au moment de l’annonce du diagnostic, seuls 31 % des médecins disposent d’une information complète sur la pathologie de leurs patients. »