Vous démarrez un 3e mandat à la présidence de la FHP Bourgogne-Franche-Comté. Quelle est votre actualité ?
Notre fédération a depuis 2016 les mêmes contours que notre région administrative. Elle est forte de 39 établissements, implantés sur un territoire très hétérogène, avec des métropoles régionales très densément peuplées (Dijon et Besançon) et des déserts médicaux. Dans le Morvan, dans certaines parties de la Saône-et-Loire ainsi que dans certains départements de Franche-Comté par exemple, il y a très peu d’établissements de santé privés. Récemment, nous avons participé très activement à l’élaboration de notre PRS 2018-2022. Nos membres s’impliqueront sans relâche jusqu’à l’arrêté définitif, prévu fin juin. Nous avons notamment sollicité le DGARS par courrier à plusieurs reprises, pour attirer son attention sur des points particuliers qui nous semblent poser problème.
La relation avec la tutelle est-elle particulièrement sensible ?
Nous avons toujours cette sensation d’un « deux poids, deux mesures » et d’une stigmatisation de notre secteur. Concernant le schéma cible pour la permanence des soins, l’ARS a souhaité revoir les différentes lignes budgétaires, probablement en raison d’une enveloppe budgétaire plus contrainte que les années précédentes. Nous, acteurs du privé, avons vu plusieurs lignes budgétaires purement supprimées alors que dans un même temps nous constations la création ex nihilo, au niveau des CH et surtout des CHU, de lignes budgétaires dévolues à des internes. C’est délicat pour certains de nos adhérents de voir que c’est l’établissement public du secteur qui récupère les lignes d’astreintes… Nous avons le sentiment d’être la variable d’ajustement des décisions de l’ARS.
Nous sommes également surpris, voire sceptiques, en lisant les documents rédigés par l’ARS concernant les autorisations pour le traitement du cancer. Dès qu’un établissement privé est largement au-delà du seuil, il a droit à une petite phrase qui, soit évoque des fragilités, soit révèle des doutes sur la nature des actes ou leur codification.
Alors qu’à l’inverse, des établissements publics au-dessous, voire très au-dessous des seuils, n’héritent d’aucun commentaire.
Le 3e dossier sur lequel nous sommes très vigilants est celui des tarifications de la rééducation fonctionnelle. Nous faisons partie de la commission paritaire composée de membres de l’ARS et d’établissements privés, à but lucratif ou non. Nous veillons de près à l’équité des tarifs octroyés aux différents établissements.
Quelle est votre priorité pour ce nouveau mandat ?
Nous continuerons à nous engager pour que nos établissements trouvent leur place au sein des GHT. Nous n‘avons pour l’instant eu aucun retour positif en ce sens, mais la FHP Bourgogne-Franche-Comté poursuivra sans relâche cet objectif. Nous assurons une partie importante de la prise en charge de la santé dans notre territoire. La santé n’est ni publique ni privée, c’est l’affaire de tous.