Patrick Serrière, le développement durable est-il un nouvel enjeu pour la FHP Île-de-France ?
La FHP Île-de-France veut aller au-delà de sa mission première qu’est la défense des intérêts de nos professions. Nous voulons innover, inventer de nouveaux axes de travail. Nous soutenons par exemple des actions de formation. Nous avons engagé une démarche en faveur du développement durable dès 2015, pour laquelle nous avions travaillé en partenariat avec le Conseil régional. Ceci était nouveau pour nous, et nous a ouvert des portes. La première action a concerné les déchets. Nous avions alors proposé aux établissements volontaires d’effectuer un diagnostic, subventionné à hauteur de 50 % par le Conseil régional. De cette première démarche, un annuaire des prestataires déchets a été réalisé et communiqué à l’ensemble de nos adhérents. Par la suite, nous les avons accompagnés pour réaliser leurs bilans d’émission des gaz à effet de serre. Nous faisons donc le lien entre les parties prenantes – organismes, institutions, financeurs – et les établissements qui le souhaitent.
Quel est l’intérêt pour un établissement de s’engager dans de telles démarches ?
Ces actions ont un intérêt multiple. D’abord, grâce aux subventions des organismes et de la FHP Île-de-France elle-même, qui leur dédie un budget spécifique, elles sont peu onéreuses… et rentables à terme. Pour notre démarche en cours, qui vise à optimiser les consommations d’eau, de belles économies sont attendues. Ensuite, ce sont autant d’atouts dans le cadre de la certification, la HAS étant sensible aux démarches de RSE. Enfin, ces actions collectives permettent de fédérer nos personnels autour de valeurs communes, au-delà du projet médical, mais aussi de fédérer des établissements ayant une activité différente : MCO, SSR et Santé Mentale-PSY.
Anne Boulogne, pouvez-vous détailler l’action en cours sur la préservation de l’eau ?
La FHP Île-de-France, accompagnée par l’Agence de l’eau Seine-Normandie, propose à ses adhérents la réalisation de « Diagnostics eau », portant plus spécifiquement sur l’utilisation et la préservation de l’eau au sein de leurs établissements.
L’accompagnement financier de cette démarche est particulièrement intéressant pour nos établissements : 10 % du montant global du projet revient à la charge des établissements, le solde étant réparti de manière égalitaire entre la FHP Île-de-France et l’Agence de l’eau (45 %).
Un bureau d’études a été sélectionné par la FHP Île-de-France pour la réalisation de ces diagnostics. En début d’année, la démarche a été présentée à nos adhérents, à la suite de quoi 22 établissements se sont portés volontaires. Un questionnaire leur a été adressé – pics d’activité, consommations mensuelles, annuelles, etc. – afin d’obtenir une photographie de leur consommation globale. Des audits sont en cours, à raison d’une ½ ou 1 journée par site, et donneront lieu à un rapport individuel avec des préconisations : modification des pratiques, investissements en matériels plus efficients, etc. L’intérêt majeur de ces diagnostics consiste justement en la préconisation de ces actions, qui pourront elles-aussi faire l’objet de subventions particulières par l’Agence de l’eau. S’ils le souhaitent, certains établissements pourront bénéficier d’un audit plus approfondi, et entreprendre individuellement une nouvelle démarche auprès de l’Agence de l’eau. La FHP Île-de-France les accompagnera, quel que soit leur niveau d’engagement dans ces démarches.