Changement climatique : des conséquences dramatiques également sur notre santé

En 2003, l’Europe connaissait un épisode de canicule sans précédent, causant plus de 70 000 morts dont près de 20 000 en France. Selon une étude publiée dans la revue Nature en 2017, près de 30 % de la population est exposée au moins 20 jours à un climat et une humidité au-delà du seuil mortel. Ces vagues de chaleur d’ampleur écologique et mondiale vont se rééditer, voire s’intensifier dans les années à venir. Dramatique d’un point de vue écologique, le changement climatique a aussi une incidence majeure sur la santé de chacun. Coups de chaleur, déshydratations, accentuation de problèmes rénaux et cardiaques vont être alors exacerbés et affaiblir la santé des populations les plus fragiles notamment. Retour sur les conséquences humaines entraînées par le dérèglement climatique ainsi que les mécaniques d’apparition de pandémies mondiales.

Le corps humain mis à rude épreuve pendant la canicule

Les effets néfastes de la chaleur sur nos organismes, vulnérables ou non, sont très nombreux. En effet l’exposition à de hautes températures entraîne mécaniquement une pression artérielle plus importante sollicitant davantage le cœur qui pompe plus de sang. Pour le Professeur Bernard Sablonnière, notre corps souffre dès 38 degrés : il perd de l’eau, du sel et la sudation ne permet plus de refroidir complètement l’organisme. Si le corps humain est en constante mutation, il sera impossible pour lui de s’habituer aux chaleurs grandissantes à l’aune de la date symbolique qu’est 2050.

Des facteurs exogènes provoqués par la chaleur sont également invoqués : hausse de la consommation d’alcool, développement de troubles mentaux et psychiatriques pouvant entraîner des pics de suicide, rapporte l’Association américaine de psychiatrie (APA).

Changement climatique : facteur aggravant dans l’occurrence d’épidémies

Souvent associées aux fortes chaleurs, les fortes précipitations et inondations favorisent le développement et la transmission de maladies. Ces dernières sont sources de risque de prolifération de bactéries qui vont contaminer les cours d’eau via les systèmes d’égouts le plus fréquemment.

Températures élevées et moiteur du climat vont aussi faciliter l’apparition de moustiques et répandre les maladies infectieuses qu’ils transportent. On pourra notamment citer l’Aedes Aegypti, espèce à l’origine de la dengue, fièvre jaune, Chikungunya et du virus Zika. Concernant la dengue, le nombre de cas a quasiment doublé à chaque décennie depuis 1950. Les prédictions se placent donc sous le signe d’une aggravation des tendances. D’après les prévisions d’une étude britannique publiée dans Scientific Reports, plus de 63 % des 157 agents pathogènes ou maladies sont liés au moins à un facteur climatique.

La malnutrition est également au cœur de ce désastre écologique et humain. Depuis 1990, elle touche environ 24 millions de personnes supplémentaires dans 30 pays africains et asiatiques, pour atteindre 422 millions de mal nourris actuellement. Cette tendance haussière et dramatique va là aussi continuer à se poursuivre : un degré d’augmentation des températures entraîne une baisse de 6% des récoltes de blé et 10 % des récoltes de riz.

Déjà trop tard pour agir ?

 

Les climatologues et chercheurs l’annoncent : même en prenant toutes les précautions pour préserver les personnes les plus vulnérables, le nombre de décès liés au changement climatique va croître. Il faut donc se préparer à cette tendance.

Selon une étude publiée dans « The Lancet » 125 millions de personnes de plus de 65 ans ont déjà été exposés à des vagues de chaleur entre 2010 et 2016. Mais la volonté d’agir de manière importante et globale est réelle. Le Professeur Anthony Costello, membre de l’OMS est monté au créneau pour s’exprimer sur la question :

« Nous avons encore la possibilité de transformer une urgence médicale imminente en l’avancée la plus importante de ce siècle pour la santé publique. En avançant dans la bonne direction, nous espérons un changement progressif de la part des gouvernements pour combattre les causes et les impacts du changement climatique. »

Les prévisions haussières du réchauffement sont réelles et ont été formulées depuis un certain temps déjà. L’heure n’est plus aux estimations, mais aux projections pour préserver l’être humain et la planète.

Sources