Le Dr de Rochambeau, gynécologue interviewé sur le refus de pratiquer les IVG dans son exercice professionnel, a qualifié cet acte d’homicide. Si ces propos sont prononcés à titre personnel, au nom de la clause de conscience dont bénéficie chaque médecin, ils prennent une autre dimension quand ils viennent du président du Syngof, Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France, et ont déclenché une vague de réactions officielles, professionnelles, associatives, citoyennes pour rappeler le droit des femmes.
Le droit à l’IVG a été acquis en France il y a plus de 40 ans. Autorisée pour la 1re fois par la « loi Veil » de 1975, l’IGV concerne chaque année plus de 210 000 femmes, en priorité celles âgées de 20 à 24 ans, ce nombre étant en légère baisse depuis 2013. Les évolutions législatives ont permis depuis 2004 aux patientes de recourir à une IVG médicamenteuse dans le cadre de la médecine de ville, mais à ce jour plus de 80 % des IVG sont réalisés à l’hôpital.
Les établissements et professionnels de santé ont donc collectivement la responsabilité de mettre tout en œuvre pour que ce droit fondamental des femmes soit respecté. Et les droits individuels des uns – en l’occurrence la clause de conscience – ne sauraient entraver les droits collectifs des autres. Il s’agit d’une mission de service public, dont l’Etat doit veiller au bon accomplissement partout en France, et la réforme du droit des autorisations de périnatalité sera l’occasion de le rappeler.
Ne relâchons jamais nos efforts pour faire respecter le droit à l’IVG.