« J’ai besoin de tout le monde ! »
La ministre de la Santé Agnès Buzyn intervenait lors des Rencontres de la FHP jeudi dernier 13 décembre. Elle a souhaité rendre la confiance au secteur de la santé. « J’ai besoin de tout le monde pour transformer le système de soins. Je n’ai aucun tabou, je veux que la réforme soit réussie ! » a-t-elle déclaré.
« Je veux du bien au secteur de la santé. Il a été un peu malmené. Je veux que les soignants retrouvent un sens à leur travail. Mon engagement est d’être à leur écoute. Je suis là pour valoriser le secteur car je connais son engagement » a poursuivi la ministre.
À propos des urgences, Agnès Buzyn a précisé que le secteur privé avait toute sa place. « Mon objectif est une meilleure régulation des soins non programmés. Il y a une meilleure organisation territoriale à trouver pour les améliorer. Le secteur privé y a toute sa place. »
Un niveau de confiance très élevé
Le deuxième Observatoire sociétal FHP/Viavoice révèle une grande confiance des Français (+ 8 %) envers les établissements de santé privés. Il souligne aussi leur lucidité sur le manque de moyens consacrés à la santé et sur les marges d’amélioration.
Une confiance élevée est témoignée envers les établissements de santé, tant publics (80 %) que privés (78 %, + 8 %) et les professionnels de santé (88 %). Les Français considèrent que les « professionnels de santé sont bien formés, sont à l’écoute et se préoccupent du bien-être de leurs patients », analyse François Miquet-Marty, président de l’Institut Viavoice. « Le monde de la santé est un acteur primordial de la transformation de notre société et il a une voix particulière aux yeux de l’opinion publique. »
L’Observatoire note également la lucidité des Français dans leur perception des dysfonctionnements du système de santé, notamment liés au manque de moyens financiers dont pâtissent le système, pour 53 % des répondants, et les établissements pour 69 %.
Dans ce contexte difficile, un tiers des Français dit ressentir des difficultés à se soigner correctement. L’accès aux soins, tant géographique que financier, est un sujet de préoccupation. Par ailleurs, plus d’un tiers des Français a le sentiment qu’un soin nécessaire ne lui a pas été prodigué (38 %), ou qu’un examen ou un soin inutile lui a été prescrit (31 %).
Un devoir d’information : 67 % des Français n’ont jamais entendu parler de services d’urgence privés !
Créativité de la profession
9 hôpitaux et cliniques privés ont été récompensés par un Trophée de la FHP le 12 décembre dernier. 63 dossiers de candidature ont été déposés en 2018. « Voici un vivier de transformation du système » déclarait le sénateur Milon, parrain de la soirée.
Dans le champ MCO, bravo à la Polyclinique du Grand Sud (Nîmes), pour son projet de « Gestion coordonnée des parcours de santé, une plateforme ville-hôpital d’accompagnement, de suivi et de surveillance à domicile » ; la Polyclinique de Limoges pour le projet « Vis ma vie » dans le cadre de la semaine QVT ; la Clinique de l’Union (Saint-Jean) pour le projet « La sensorialité au cœur de la relation parent-enfant en néonatologie » ; l’Hôpital privé d’Antony pour le projet d’imagerie médicale « PATIENT R » ; le GCS-ES Axium-Rambot pour l’article publié dans la revue scientifique The Lancet et la Polyclinique du Cotentin pour le projet « Campagne de recrutement de médecins : Nous sommes Med’in Cherbourg, et toi ? »
Transport : quelles solutions ?
La FHP-MCO organisait un atelier sur la facturation des transports, le 13 décembre, lors des Rencontres FHP. Les représentants des tutelles ont retenu de ces échanges les difficultés à impliquer les établissements dans les transports dont ils n’ont pas la charge.
Ségolène Benhamou a tout d’abord rappelé les difficultés rencontrées par les établissements de santé. « Le secteur public était déjà rôdé mais le secteur privé n’avait aucune idée de comment faire. Pourquoi n’y a-t-il pas eu une mise en place progressive ? »
« Les transports sont stratégiques. Cette réforme a du sens mais elle est encore manifestement chaotique » reconnaissait Thomas Deroche, sous-directeur de la régulation de l’offre de soins à la DGOS. Laurent Butor, chef de bureau établissements de santé et médico-sociaux à la DSS soulignait quant à lui que le modèle devait être « plus à l’écoute de la variabilité de l’activité ».
Thierry Schifano, président de la Fédération nationale des transports sanitaires rappelait la réalité de terrain pour les transporteurs : le taux d’occupation des véhicules est de 40 % et les coûts qui augmentent chaque année de 4 à 6 % ne sont pas compensés par une croissance équivalente. « Bâtissons ensemble ! » a-t-il lancé. « Cette réforme est catastrophique mais elle était nécessaire. Remettons l’église au centre du village et travaillons ensemble pour trouver toutes les solutions sur le transport collectif, la numérisation des bulletins de sortie, etc. »