5 actions pour répondre aux urgences
Agnès Buzyn a annoncé le lancement d’une mission nationale chargée d’accélérer la transformation du système de santé pour réduire la pression sur les urgences hospitalières et améliorer les conditions d’exercice des équipes.
Pour répondre aux difficultés rencontrées par les professionnels des services d’urgences, la ministre a annoncé cinq actions prioritaires :
– Une mission nationale confiée au CNUH, au député Mesnier et au Prof. Pierre Carli afin de construire une nouvelle stratégie d’ensemble d’évolution des services d’urgence. Ces travaux s’inscriront dans le contexte de la mise en œuvre de « Ma Santé 2022 ». Leur rapport, comprenant un état des lieux ainsi que des propositions concrètes de mesures à mettre en œuvre, est à remettre à l’automne 2019.
– La ministre va mobiliser les ARS afin « d’engager des travaux de rénovation architecturale des urgences qui le nécessitent, pour améliorer la qualité de l’accueil des patients et les conditions de travail des personnels hospitaliers ».
– Afin d’améliorer « les capacités d’adaptation des services d’urgences aux situations exceptionnelles, des crédits spécifiques à la main des ARS seront désormais directement fléchés pour permettre aux établissements de santé concernés de faire face à l’augmentation très importante de l’activité d’un service d’urgence ».
– « Une homogénéisation de la prime individuelle de risque pour le personnel paramédical » est prévue.
– « Une prime de coopération pour le personnel paramédical » est également prévue. « Pour réduire l’attente aux urgences, les médecins doivent pouvoir déléguer des compétences aux autres personnels soignants grâce à la mise en place des protocoles de coopération. La ministre a appelé les professionnels urgentistes à proposer des modèles de délégation de tâches, prévus dans la loi santé, qui aboutiront à la mise en place d’une prime de coopération pour les personnels paramédicaux concernés. »
Vers un durcissement de l’exercice partagé ?
Le Sénat vient d’adopter un amendement durcissant les conditions d’application de la clause de non-concurrence pour les praticiens hospitaliers.
Dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé, les sénateurs viennent de voter l’interdiction faite aux praticiens hospitaliers pendant les deux ans suivant leur départ de s’installer en libéral dans un rayon de 10 km, et pour les praticiens à temps partiel, d’exercer une activité rémunérée dans ce même rayon.
Qualité des soins : 2 points de vue complémentaires…
La perception de la qualité des soins est en chute du point de vue des médecins et infirmiers (Observatoire de 360 medics et le média Egora). Elle s’améliore selon les patients (Baromètre santé de Deloitte).
Sortent au même moment deux nouvelles études.
Les résultats du 2e Observatoire de 360 medics (application portée par l’ANEMF) et le média Egora montrent que 92 % des médecins en exercice et 99 % des infirmiers en exercice répondants estiment que la qualité des soins est en danger en France. Les notes attribuées par les répondants sont en baisse : 5,80/10 et 4,81/10. « C’est en dessous des scores déjà fragiles de l’année dernière où les moyennes oscillaient entre 6,31/10 pour les médecins et 5,11/10 pour les infirmiers, avec une baisse de près de 8 % chez les médecins et de près de 6 % chez les infirmiers en exercice. Qu’ils soient médecins ou infirmiers, libéraux, hospitaliers, à exercice mixte… l’ensemble des répondants portent le même constat que le 1er baromètre. Le principal facteur impactant la qualité des soins est systémique et traduit une réalité forte : la surcharge de travail. »
Les résultats de cette enquête nationale ont été obtenus auprès de 4 635 professionnels de santé :
1 270 médecins ou futurs médecins et 2 308 infirmiers ou futurs infirmiers.
Voir le dossier de presse.
Selon le baromètre du cabinet Deloitte, la satisfaction des Français à l’égard de leur système de santé qui tendait à se dégrader depuis 2016, s’améliore cette année. 81 % des Français se déclarent ainsi satisfaits de la qualité des soins, 80 % de la sécurité des soins et 75 % de la pédagogie du personnel soignant.
En savoir plus.