En France, 150 000 personnes sont touchées par la maladie de Crohn. Tout comme la rectocolite hémorragique (RCH), cette pathologie silencieuse et méconnue est une Maladie Inflammatoire Chronique de l’Intestin (MICI). Cette affection chronique, pouvant toucher tout le tube digestif comme l’iléon, le côlon et l’anus, est favorisée par des facteurs endogènes (prédispositions génétiques) mais aussi exogènes (environnement, tabagisme, dysfonctionnement du système immunitaire et du microbiote intestinal). Si, pour l’heure, il est impossible de soigner complètement la maladie, des traitements et facteurs relatifs aux modes de vie permettent de soulager cette MICI.
Les jeunes de plus en plus touchés
Avec près de 4000 nouveaux cas par an, la France se caractérise par une incidence élevée de la maladie de Crohn, par rapport aux autres pays européens. 10 % des patients sont diagnostiqués avant l’âge de 17 ans. En effet cette affection débute le plus souvent chez les adolescents et jeunes adultes. Cette tendance est confortée d’après le plus grand registre au monde de l’Observatoire National des MICI (Epimad). L’étude montre une augmentation de l’incidence de la maladie de Crohn de 126 % chez les 10-19 ans sur la période 1988-2007. L’un des seuls facteurs explicatifs clairement établis est le tabagisme. Il multiplie par 2 le risque de développer la maladie. Pire encore, une fois que la maladie est installée, la cigarette aggrave les poussées, complications et rend la chirurgie beaucoup plus risquée.
Un mode de vie plus sain comme première étape
https://www.afa.asso.fr/categorie/maladie-de-crohn.html
Amaigrissement, douleurs abdominales diarrhées chroniques, fatigue, fièvre… La maladie de Crohn est une pathologie douloureuse et handicapante. Il existe autant de symptômes liés, relatifs aux intestins que des manifestations externes rendant le diagnostic généralement délicat. Il est également compliqué d’anticiper et de contrôler les poussées, récidives et autres formes que peuvent prendre ces MICI, encore méconnues. Néanmoins, il existe des facteurs relatifs à un mode de vie favorable pour aider à soulager ces affections :
- Le sevrage tabagique serait extrêmement bénéfique dès la première année, avec un nombre de rechute moins nombreux et à une diminution du recours à la chirurgie et aux immunosuppresseurs.
- Comme pour traiter et soulager de nombreuses pathologies, une activité physique régulière est également recommandée.
- Il est conseillé de privilégier une alimentation légère pauvre en fibres alimentaires et en lactose en phase active (régime « sans résidus ») et une diète riche en fibres solubles en phase de rémission. De plus, les fibres nourrissent les bactéries saines et favorisent une santé intestinale globale selon de nombreux chercheurs.
- Une hydratation régulière est nécessaire. Elle permet d’éviter certains désagréments liés aux symptômes de diarrhée.
- Les crises de la maladie de Crohn (saignements, malabsorption, manque d’appétit) entraînent des pertes en nutriments voire une dénutrition. Ainsi, la prise de certains compléments alimentaires (vitamines, oligoéléments) peut combler le déficit de ces apports.
Traitements médicamenteux : une médecine encore incomplète
« On ne sait pas guérir définitivement la maladie de Crohn. Toutefois, les médicaments actuels permettent de contrôler durablement la maladie dans de nombreux cas. » rappelle Denis Constantini, docteur en gastro-entérologie. En effet les traitements existants visent à réduire l’activité inappropriée du système immunitaire du patient. Alors, les anti-inflammatoires et immunosuppresseurs préviennent l’apparition des poussées et favorisent la cicatrisation des lésions du tube digestif.
L’AFA, association nationale des malades et proches pour vaincre les MICI, rappelle qu’une nouvelle révolution médicamenteuse peut se profiler avec le filgotinib. Cet inhibiteur spécifique de Janus kinase de type 1 (JAK1) pourrait être un nouveau traitement, administré par voie orale, évitant toute contrainte d’injection.
Au-delà de cette prise en charge médicamenteuse, la chirurgie a également sa place dans la prise en charge thérapeutique face aux MICI. En effet, 90% des personnes touchées par la maladie de Crohn seront opérées au moins une fois pour ôter la partie la plus atteinte du système digestif.
Ces différents traitements peuvent encore être optimisés. En effet la prise d’immunosuppresseurs notamment peut entraîner un sur-risque d’infection pour le patient.
Sources
https://www.afa.asso.fr/categorie/maladie-de-crohn.html
https://www.digestscience.com/fr/pathologies/maladie-de-crohn
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-crohn/definition-facteurs-favorisants