Jacqueline Hubert, directeur support et transformation du groupe Vivalto Santé

Quelles ont été vos motivations pour devenir membre du conseil d’administration de la FHP-MCO ?
Je connais bien le monde de la santé pour avoir presque fait le tour de la question, dans des établissements publics (DG du CHU de Grenoble), privés à but non lucratif et privés. J’ai participé à la mission Aubert sur la réforme des modes de financement et de régulation. Je connais également bien les ARS et les ministères, aussi je pense pouvoir apporter ma connaissance du milieu et des évolutions prévues du système.

C’est aussi intéressant de pouvoir échanger avec d’autres collègues qui sont soit dans des groupes comme moi, ou dans des cliniques indépendantes. Nous avons tous les mêmes problématiques et ensemble nous ferons plus facilement avancer les dossiers.

Quels dossiers vous tiennent à cœur ?
J’ai un intérêt particulier pour la mise en place des forfaits de pathologies chroniques, puisqu’au sein de la mission Aubert j’ai plus particulièrement travaillé cette question. J’ai à cœur de voir se mettre en place des forfaits pour l’ensemble des pathologies chroniques et pas seulement pour la maladie rénale chronique. Nous pourrons alors massifier les crédits et apporter une transformation structurelle du système.

La prise en charge des pathologies chroniques est indéniablement une piste d’avenir pour les établissements privés aujourd’hui. Nous parlons de plus de 20 millions de patients. La mise en place des forfaits permettra à nos médecins libéraux spécialistes en lien avec leur établissement de développer la prévention pour ces patients, chose qui était difficilement faite, faute de financement. C’est un enjeu essentiel pour consolider nos activités et inscrire l’hospitalisation privée comme un acteur majeur de santé publique.

Je porterai aussi un regard attentif sur toutes les questions de rémunération de nos personnels, nous devons être attractifs et offrir des salaires corrects dans un contexte financier national adapté.

Quelle est votre vision pour l’hospitalisation privée au regard des évolutions actuelles ?
Il faut être vigilant. L’hospitalisation privée a des points forts mais elle est aussi menacée. Par exemple le Plan d’urgence pour l’hôpital ne concerne que le public. Il va falloir que les pouvoirs publics se penchent sur l’offre territoriale, publique et privée et le conseil d’administration de la FHP-MCO devra se positionner fortement.

Vous faites partie du peu de femmes du conseil d’administration…
Nous avons une présidente, je m’en félicite. J’ai fait partie des premières femmes à être DG d’un CHU, et il faut aussi que les femmes prennent toute leur place dans l’hospitalisation privée. Nous avons beaucoup de femmes directeur dans l’hospitalisation privée, il serait dommage qu’elles soient sous-représentées dans les instances. Il faut que la parité se fasse peu à peu.