Au cours de ces vingt dernières années, les causes de mortalité en France se sont multipliées, pour notamment atteindre près de 600 000 décès en France en 2016. C’est ce que révèle le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire du 12 novembre 2019 publié par Santé Publique France. Le rapport est notamment revenu sur l’analyse des tendances et évolutions de la mortalité entre 2000 et 2016 ainsi que sur les enjeux de la certification électronique à l’heure du Big Data.
L’intérêt d’une analyse de la mortalité sur un long terme
La récente publication de Santé Publique France est revenue sur les évolutions de la mortalité depuis 2000. En effet, sa volonté est de démontrer une analyse plus pertinente à un niveau plus long-termiste. L’intérêt est d’identifier les évolutions favorables liées à la prévention, à la recherche et à une meilleure prise en charge des tendances plus défavorables relatives aux modes de vie et à l’exposition aux risques. À l’inverse, la hausse de la mortalité par cancer du poumon chez les femmes s’explique par les effets retardés du tabagisme, qui a débuté dans les années 1960, sur la prévalence de cette pathologie une quarantaine d’années plus tard.
Il convient pour autant de ne pas négliger l’analyse à court-terme pour Santé Publique France. La science des données offre de nouvelles possibilités d’analyse, contribuant à la sécurité sanitaire, la santé publique puis la recherche d’aujourd’hui et de demain.
La valeur des données sur la mortalité à l’ère du numérique
Afin de cartographier les décès et de structurer les statistiques nationales sur la mortalité en France, l’Inserm a mis en place la certification électronique des décès, suite à la canicule en 2003. À l’heure du « big data », la compilation de ces statistiques garantissent une immense source de données et d’indicateurs pour contribuer à la santé, la recherche et la sécurité sanitaire. L’enjeu lié à ce dernier point gagne en intérêt grâce à la certification électronique, plus efficiente que la certification papier. En effet, la remontée rapide des cas de mortalité à l’Insee et à Santé Publique France permet de disposer d’une analyse quasiment en temps réel, au contraire de la certification papier. Cela permet ainsi de mettre en place des politiques plus impactantes, immédiates et adaptées aux réalités. En 2018, 94 000 décès ont été certifiés par la voie électronique, soit 15,6 % des décès survenus en France.
Évolutions favorables ou défavorables : les pathologies mises en lumière
De manière générale, le taux de mortalité toutes causes confondues a continué à diminuer depuis 2000, en raison des avancées scientifiques et/ou de la prévention. Par exemple la baisse des décès liés au sida, maladies cardiovasculaires et accidents de la route confirment cette tendance.
De plus, les décès par suicide sont en déclin avec près de 8 500 décès en 2016 contre 11 400, dix ans plus tôt.
Pour autant, le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire rapporte que les décès liés au cancer du poumon chez la femme, du pancréas et du cerveau ont le plus augmenté au cours de ces vingt dernières années.
Néanmoins le Bulletin Épidémiologique rapporte de nombreuses évolutions défavorables et points d’alerte sur lesquels se pencher. En 2016, pour 579 230 décès enregistrés, les causes de mortalité par tumeur et maladies cardiovasculaires sont les plus prépondérantes, atteignant respectivement 29 % (168 064) et 24,2 % (140 024).
Sources
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3134763