Acte 2 du pacte des urgences

Le plan gouvernemental « Ma santé 2022 » puis le rapport Mesnier/Carli sur les urgences sorti jeudi dernier installent le Service d’Accès aux Soins – SAS – comme le nouveau paradigme qui réorganise l’amont de cette activité. Plus qu’une question de sémantique, le SAS devient le maître étalon qui crante désormais l’offre sanitaire, un guichet unique dédié à la santé pour répondre aux demandes de soins non programmés, les qualifier et les orienter.

Nous adhérons au fait qu’il doive apporter des réponses à l’échelle des bassins de vie, désengorger les services d’urgence, informer plus et mieux les usagers, favoriser le bon usage du système de soins. Mais à un moment où les Tutelles nous appellent à la co-participation sur ce projet, comment peut-on lire dans les objectifs de la mise en place du SAS ces mots d’un autre temps : « Renforcer et organiser le service public confié aux médecins face aux risques d’initiatives privées à but lucratif qui iraient à l’encontre d’un égal accès aux soins sur le territoire et contribueraient au désengagement des professionnels de santé » (page 77 dudit rapport) !

Une bonne chose malgré tout : le point de vue adopté est enfin celui du patient qui souhaite précisément un accès aux soins, et non plus celui des institutions et de leurs acteurs. Ainsi, les concepts de PDSES, de garde, de PDSA passent au second plan. La vraie difficulté se situe avant tout en journée dans les relations pluri-professionnelles, et les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé apparaissent comme une clef de voûte dans l’amélioration de l’accès aux soins non programmés. Nous adhérons au fait que ce nouveau modèle ne vienne pas se substituer aux médecins traitants, ni occulter les autres partenaires de l’organisation de la médecine non programmée ambulatoire.

La vision doit être systémique dans le temps et dans l’espace avec tous les acteurs. Nous nous interrogerons sur les annonces de co-construction du SAS, de co-direction et de co-gestion avec les différents acteurs du territoire, qui ne manqueront pas de conduire des actions de co-évaluation. Nous sommes partants, pour peu que nous ne soyons pas exclus dans le cadre d’un calendrier de mise en œuvre très ambitieux prévoyant des actions menées dès juin 2020.

Parallèlement, le plan urgences encourage la mise en place d’une gradation des structures dans le cadre de la réforme des autorisations. La création d’antennes de médecine d’urgence, ouvertes tous les jours mais pas en permanence, est confirmée. Nous sommes rassurés d’avoir été entendus sur le fait que ces antennes puissent être accessibles aux établissements de tous statuts, et pas seulement à ceux qui disposeront d’une équipe territoriale d’urgentistes. Ainsi, une convention entre un établissement siège d’un service d’urgences et un établissement siège d’une antenne répondra à l’objectif d’une politique territoriale.

Il s’agit d’un rapport et nous attendons les arbitrages du Gouvernement, que nous espérons équitables et dans le sens de la reconnaissance de tous les acteurs.

Le 13h s’accorde une pause et sa publication reprendra le lundi 6 janvier 2020. L’équipe de la FHP-MCO se joint à moi pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de fin d’année.