Les 135 GHT et nous ?

Dans son point d’étape des Groupements Hospitaliers de Territoire, trois ans après leur lancement, l’IGAS dessine un objectif à long terme de simplification de ces groupements sous la forme d’un « établissement de santé territorial ». À l’heure de la réforme des autorisations et de l’élaboration de projets médicaux ambitieux de deuxième génération dans certains GHT avancés, cette vision doit être prise en considération avec la plus grande vigilance.

Notre secteur partage les vœux du Ministère d’un décloisonnement de l’offre de soins et d’une fluidité des prises en charge entre ambulatoire, hospitalier et médico-social, à la condition majeure que les établissements de santé privés soient intégrés dans le schéma. Notre voix, région par région, doit être entendue dans les découpages territoriaux et la gradation des prises en charge entre les différents acteurs.

La menace est réelle et l’IGAS ne peut pas être plus claire lorsqu’elle indique que « dans quelques dossiers stratégiques, le droit de l’autorisation constitue un levier technique incontournable ». Il nous faudra être très présents lorsque « l’étayage argumentaire préalable, de nature juridique » et les « échanges et négociations, de nature politique » seront à l’œuvre.

Une transformation profonde du système de santé au niveau national et territorial est en cours, au rythme de la promulgation de lois, ordonnances, décrets, arrêtés d’application, grands plans, rapports de l’IGAS ou de la Cour des comptes. Dernier événement en date de cette mutation, la nomination de Sylvaine GAULARD, le 12 février 2020, en qualité d’experte de haut niveau pour l’accompagnement de l’évolution des missions des ARS. Elle aura pour mission « d’assurer le suivi de l’ensemble du chantier de repositionnement des ARS dans le cadre de la réforme territoriale de l’État. »

Comme tout acteur de santé, l’hospitalisation privée prendra ses responsabilités pour faire face à ces profondes transformations. Mais à l’instar des hôpitaux publics, les cliniques et hôpitaux privés ont aussi besoin d’être accompagnés, et non délaissés, pour affronter ces modifications structurelles. Tout comme la politique territoriale ne peut se limiter aux seuls GHT, les plans pour soutenir « l’Hôpital » doivent être des plans pour soutenir TOUS les établissements de santé, publics et privés.

Ségolène Benhamou
Présidente de la FHP-MCO

http://www.igas.gouv.fr/