Dr Nabil MANSOUR, président directeur général de la Clinique Saint Paul, Fort-de-France (Martinique)

1/ Quelle est la place de l’hospitalisation privée en Martinique, suite à la reprise de la Clinique Sainte-Marie par la Clinique Saint Paul ?

Avec la reprise de la Clinique Sainte-Marie en novembre 2019, la Clinique Saint Paul, première clinique privée de l’île, confirme la place de l’hospitalisation privée en Martinique, deuxième acteur hospitalier avec le CHU. Chacune de ces deux grosses entités assure 50 % de l’offre de soins pour les 370 000 Martiniquais ; une responsabilité équilibrée qui sous-entend une cohésion sur le terrain.

La Clinique Saint Paul dispose d’autorisations dans presque toutes les spécialités chirurgicales et de cancérologie, auxquelles s’ajoutent les autorisations de médecine et de SSR, celles de SSR cardio-vasculaire et de PMA de la Clinique Sainte-Marie, ainsi qu’une maternité de 900 naissances. Nous avons une activité soutenue dans beaucoup de spécialités, comme en chirurgie orthopédique par exemple, où nous assurons par an, 300 prothèses de genou, 200 prothèses de hanche, 150 rachis, etc. Aussi, cette place nous impose l’humilité mais surtout la recherche de l’excellence, de la qualité et de l’efficience.

2/ Et demain, quelles sont vos projets ?

L’activité chirurgicale et les chirurgiens de la Clinique Sainte-Marie ont été transférés à la Clinique Saint Paul, ce qui nous amène à repenser notre fonctionnement. Aussi, nous amorçons notre 3e  phase de restructuration avec un projet de construction d’un nouveau bâtiment, adjacent à la clinique. Comme 80 % de nos actes chirurgicaux se pratiquent en ambulatoire (18 000 patients par an), nos futurs blocs, espaces d’accueil aussi bien médicaux qu’administratifs seront conçus pour ce type de chirurgie. 6 salles opératoires, où seront intégrées l’imagerie interventionnelle et la chirurgie robotique, vont s’ajouter aux 9 autres salles existantes ; l’ambulatoire disposera d’un espace satellite.
À côté de cela, un autre bâtiment accueillera notre activité de SSR qui s’est étoffée avec la reprise de la Clinique Sainte-Marie. Notre ambition est de créer un plateau technique avec l’ensemble de ces autorisations SSR dans un bâtiment à part avec un circuit différent de celui des MCO.
J’ai promis à mes équipes le plus bel établissement privé de la Caraïbe !

3/ Quelles sont les spécificités martiniquaises sur les grands dossiers ?

Nous avons les mêmes difficultés et questionnements qu’en Métropole sur les grands dossiers, la réforme des autorisations, la question des IBODE, etc. Notre insularité et nos particularités rendent les choses plus faciles sur certains points et plus difficiles sur d’autres. Nous avons bien anticipé le dossier des IBODE par exemple, et nous n’aurons pas de problèmes. La politique salariale constitue une spécificité de notre établissement. En effet, nous avons dédié une partie de notre surcoût géographique à la valorisation des salaires et ce pour atteindre 40 % de plus que la RAG FHP. Cet objectif a été atteint en 2009 pour l’ensemble de notre personnel. Cette politique nous a permis d’être plus compétitif vis-à-vis de l’hôpital public qui propose une prime de vie chère DOM de 40 % ! Nous avons ainsi instauré un vrai dialogue social centré sur une belle culture d’entreprise axée sur un trépied : la Sécurité, l’Efficience et la Qualité.