Réforme du financement des urgences

La crise Covid-19 a engendré le Ségur de la santé. Le gouvernement souhaite désormais avancer vite, et sans attendre les conclusions attendues mi-juillet qui seront notamment traduites dans le PLFSS 2021, le Premier ministre a fixé le cap pour 2022, année des élections présidentielles. Il a d’ores et déjà annoncé une enveloppe IFAQ dotée de 2 milliards d’euros et une part de la T2A réduite à moins de 50 %. Et dès 2021, il souhaite mettre en œuvre la réforme du financement des urgences. Nous avons donc assisté le 5 juin à la reprise du groupe de travail et des projets de textes devraient être produits cet été.

À ce stade des travaux, le financement s’appuierait sur trois compartiments. Le deuxième, indexé sur l’activité, et le troisième, basé sur des indicateurs qualité propres aux structures des urgences, ne présentent pas de nouveauté dans leur principe. En revanche, le premier compartiment dit de « dotation populationnelle » constitue une innovation majeure en matière de financement. Dans cette appréciation régionale et territoriale des besoins de la population, il faudra trouver des critères objectifs applicables à toutes les ARS et garants de l’équité entre tous les établissements de santé.

Le rôle de l’hospitalisation privée dans l’accueil des patients au sein des services d’urgence est indispensable. Il a largement été reconnu au cours de la crise sanitaire dans les départements les plus touchés. Ce rôle ne sera tenu que s’il est financé équitablement.

Ségolène Benhamou    
Présidente de la FHP-MCO