Actus Santé du 13h N° 542 du 06/07/20

Rentabilité des cliniques en baisse d’un point

Selon le Panorama 2020 de la DREES (données 2018), la rentabilité s’établit à 2,7 % du chiffre d’affaires (-1 point / 2016). L’endettement diminue à un niveau historiquement bas de 30,7 % des capitaux permanents. Les investissements baissent de 0,6 %.

Extraits de « Vue d’ensemble » du panorama des établissements de santé, édition 2020 de la DREES.

La meilleure rentabilité des établissements privés favorise leur désendettement.

En 2018, la rentabilité des cliniques privées s’établit à 2,7 % du chiffre d’affaires, en baisse de 1 point par rapport au niveau de 2016, qui marquait le plus haut niveau atteint depuis 2006. Le taux d’endettement des cliniques privées continue de diminuer en 2018, pour atteindre un niveau historiquement bas de 30,7 % des capitaux permanents. L’effort d’investissement, pour sa part, baisse pour la première fois depuis 2013, pour atteindre 4,2 % du chiffre d’affaires (4,8 % en 2017).

En 2018, la situation financière des hôpitaux publics s’améliore mais reste déficitaire : le résultat net est déficitaire de 569 millions d’euros (contre -740 millions en 2017). Leur rentabilité nette suit la même tendance et s’établit à -0,7 % des recettes, après -0,9 % en 2017 (son plus bas niveau depuis 2002). Cette situation durablement déficitaire se traduit par un recul continu de l’effort d’investissement, qui atteint 4,6 % des recettes en 2018 (5,0 % en 2017, 10,1 % à son sommet en 2009).

La diminution continue de l’effort d’investissement favorise la modération de l’encours de la dette des hôpitaux publics, qui se stabilise à 29,5 milliards d’euros en 2018 (29,7 milliards d’euros en 2017).

Au 31 décembre 2018, le secteur hospitalier français compte 3 042 établissements de santé : 1 360 hôpitaux publics, 1 000 cliniques privées et 682 établissements privés à but non lucratif. L’augmentation du nombre de prises en charge hospitalières se poursuit dans toutes les disciplines, sous l’effet du vieillissement de la population et de la hausse du nombre de patients atteints de maladies chroniques ou de polypathologies. Pour la deuxième année consécutive, le nombre de séjours en hospitalisation complète se replie (-1,3 %, après -0,8 % en 2017). Alternatives à cette forme de prise en charge, les hospitalisations partielles (sans nuitée) continuent de progresser, tout comme les séances.

Le recours aux urgences poursuit également sa hausse, à un rythme stable depuis deux décennies (3,4 % par an).

Le nombre d’entités géographiques de statut privé à but lucratif (cliniques privées) a également reculé depuis 2013, mais de manière plus limitée (-20 entités géographiques en cinq ans, soit -2,0 %).

En 2018, les établissements de santé comptent 396 000 lits d’hospitalisation à temps complet, soit 73 000 lits de moins qu’en 2003.

L’augmentation du nombre de prises en charge se poursuit, sous l’effet du vieillissement de la population. Elle est tirée par l’hospitalisation partielle, qui poursuit sa progression dynamique (+4,1 % cumulés sur 2017 et 2018), notamment en court et moyen séjour, où sa part dans l’activité est de plus en plus importante. En revanche, après une relative stabilité au début des années 2010, le nombre de séjours d’hospitalisation complète (avec nuitée) connaît un recul sensible depuis deux ans (-2,1 % en 2 ans).

À ces prises en charge s’ajoutent 13,8 millions de séances de chimiothérapie, radiothérapie et dialyse, en augmentation de 2,9 % par rapport à 2017 et de 16,4 % entre 2013 et 2018. La grande majorité de ces séances sont réalisées en ambulatoire (2,8 millions de séances de chimiothérapie ambulatoire, 7,1 millions de séances de dialyse et 4,0 millions de séances de radiothérapie).

Parmi les alternatives à l’hospitalisation classique, l’hospitalisation à domicile (HAD) continue de se développer, à un rythme toutefois ralenti par rapport à celui observé à la fin des années 2000.

Le taux d’occupation des lits n’est pas identique pour tous les statuts juridiques d’établissement. En SSR et en psychiatrie, il est nettement plus élevé dans les établissements privés à but lucratif que dans le secteur public ou privé à but non lucratif. À l’inverse, en MCO, le taux d’occupation des lits des cliniques privées est inférieur de plus de 20 points à celui des hôpitaux publics.

En MCO, les soins en hospitalisation complète relèvent principalement des hôpitaux publics eux aussi, mais 50 % des séjours d’hospitalisation partielle sont réalisés dans le secteur privé à but lucratif.

Plus précisément, pour le court séjour, l’activité de médecine est prédominante dans le secteur public, tandis que les cliniques privées réalisent la moitié de leur activité en chirurgie. Les établissements privés à but non lucratif occupent une position intermédiaire.

Malgré la prédominance du secteur privé à but lucratif dans l’activité chirurgicale, moins de la moitié des 7 400 salles d’intervention chirurgicale existant en France en 2018 se situent dans des cliniques privées. Ces dernières pratiquent plus d’interventions par salle que les établissements publics, notamment parce que plus de la moitié de leur activité chirurgicale est réalisée en ambulatoire, ce qui suppose une hospitalisation de moins de un jour et recouvre des actes presque exclusivement programmés.

Tandis que les cliniques privées réalisent 63 % de la chirurgie ambulatoire (chirurgie de la cataracte, arthroscopie, etc.), les établissements publics prennent en charge des actes plus complexes, dont la durée de réalisation est plus longue. Le secteur public dispose aussi plus souvent de salles chirurgicales dédiées à l’urgence, ouvertes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il prend d’ailleurs en charge la majeure partie de l’activité de médecine d’urgence. La répartition des capacités entre le public et le privé est par ailleurs très variable selon les régions.

Ressources humaines, les chiffres DREES de l’hospitalisation privée :
– Médecins, odontologistes et pharmaciens. Salariés : 5 321 / libéraux : 35 264
– Internes et faisant fonction d’internes (FFI). Privé : 272 ; Espic : 2 327 ; public : 32 284
– Personnels soignants. Privé : 114 371 ; public : 553 028
– Personnels non soignants. Privé : 36 287 ; public : 261 412 (dont 148 000 administratifs)
– 15 % du personnel hospitalier global travaillent dans le secteur privé.
– 76 % du personnel administratif hospitalier global travaillent dans les hôpitaux publics.

Des objectifs de développement durable en santé

À l’occasion du Ségur de la santé, le Comité pour le développement durable en santé (C2DS) et l’agence Primum Non Nocere, émettent des propositions « santé environnement ». Elles sont élaborées dans le respect du référentiel 2020 de la HAS et des plans nationaux, dont le futur Plan santé environnement n°4, et suivent le cadre de la feuille de route mondiale d’un développement durable de l’ONU, structurée en 17 objectifs (ODD).

Ces propositions sont le fruit d’une décennie d’accompagnement sur le terrain d’établissements sanitaires et médico-sociaux, et reprennent des idées du Livre vert édité en 2017 et celles émises par les 2 500 professionnels de santé sondés en avril 2020.

Dans ce sondage, 90 % des professionnels de santé déclarent vouloir un changement : ils souhaitent des établissements exemplaires au regard de la gestion des déchets, des transports, de la consommation d’énergie, de la qualité de vie au travail, etc.

Reco Covid-19

La Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) vient d’émettre sa brochure  « Préconisations pour l’adaptation de l’offre de soins en anesthésie réanimation dans le contexte de pandémie de COVID-19 », version juillet-août 2020.

JAB : save the date 27 & 28 janvier 2021

Les prochaines Journées nationales de chirurgie ambulatoire organisées par l’Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA) se tiendront à Issy-Les-Moulineaux (92).
Les inscriptions et soumissions de résumés sont ouvertes : www.congresambulatoire.com

Trophées de la FHP 2020

Vous avez jusqu’au 18 septembre pour candidater à la 13e édition des Trophées de l’Hospitalisation privée sur le thème « Innover et s’adapter pour répondre à une crise sanitaire exceptionnelle », sur la plateforme en ligne : www.trophees-fhp.fr.

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