Maria Rougerie, responsable service facturation, Clinique Arago, Paris
La dématérialisation de la facture S3404 s’est faite attendre. Comment fonctionne SCOR ?
Il y a tout d’abord des pré-requis : le logiciel métier doit être certifié par la CNDA pour la procédure SCOR et vous devez disposer d’une tablette pour la signature numérique des bordereaux S3404 (la mention « pour mandat » est autorisée pour les praticiens).
Ensuite, le traitement est très simple.
Le contrôle, la vérification du dossier administratif (informatique et papier) et le calcul sont toujours effectués par la facturière. Dès que le dossier est prêt à être télétransmis, le S3404 est généré sous PDF. La signature unique pour tout le lot se fait via la tablette. Toutes les pièces justificatives précédemment envoyées par courrier sont conservées dans le dossier par l’établissement (ordonnance kiné, LPP, labo, etc.)
La télétransmission se fait en deux temps, l’envoi du flux B2 demeure identique, puis dès validation par la CPAM, le fichier SCOR peut être envoyé.
La Clinique Arago est le 1er établissement en France à expérimenter cette nouvelle démarche. Pourquoi ?
Cette réforme, je l’attends depuis 20 ans ! Nous sommes très heureux d’être le premier expérimentateur. De plus, cela fait partie de l’ADN de la clinique de chercher à optimiser et simplifier les tâches ingrates.
Combien de fois au cours des années passées avions-nous sollicité les caisses pivot pour avancer sur la dématérialisation ?
Nous sommes passés par plusieurs étapes et l’une d’entre elles était encore beaucoup trop lourde, avec l’obligation de scanner de nombreux documents, mais au final, l’administration a accepté de réellement alléger. Dès février dernier, grâce à notre éditeur de logiciel qui a été aussi le premier à obtenir un agrément du ministère, nous avons démarré immédiatement. Nous avons aussi eu la chance de disposer de deux chargés de mission pour le contrôle SCOR à la CPAM de Paris, très efficaces et avec lesquels en un mois tous les petits bugs informatiques étaient réglés.
Cette réforme est-elle une petite révolution ?
La même tâche qui me prenait hier environ 2 jours, me prend désormais 1 heure ! Imaginez les tâches des facturières pour récupérer les signatures des médecins, des laboratoires, les pièces justificatives, etc., contrôler le dossier, agrafer, envoyer, mettre de côté les envois pour extraire les rejets dès réception de la notification de la CPAM, archiver. En plus du temps, cela ne présente aucun intérêt. Aujourd’hui, je dispose d’une tablette. Dans un environnement très sécurisé, je contrôle mon dossier, je le signe et j’envoie. Nous n’avons plus de cartouches d’encre à gérer, moins d’impressions donc c’est plus écologique, plus de piles de papier qui s’accumulent sur les bureaux, plus d’envois, plus de retours de courriers injustifiés, etc. Nous n’avons presque plus de papier, les justificatifs sont conservés dans le dossier en vue de contrôles aléatoires de la CPAM.
C’est une réelle avancée. J’en ai parlé aux autres facturières du pôle IDF Almaviva Santé qui sont évidemment très intéressées. Mais il faut que tous les éditeurs développent leur logiciel afin d’obtenir l’agrément SCOR. L’outil peut toujours être perfectible mais en l’état, il est déjà réellement performant ! Vous gagnerez un temps précieux et le sourire de vos facturières.