La réunion du 23 septembre avec la DGOS, après de longs mois d’arrêt des négociations, devait clore près de six années de travaux laborieux sur le dossier des IBODE. Elle aurait dû être conclusive, elle fut profondément décevante tant les réalités de terrain ont été ignorées.
Nous sommes revenus à la situation de 2019 : le dispositif transitoire n’est pas élargi, il ne concerne finalement que les salariés qui répondent au critère d’éligibilité initialement prévu (expérience d’1 an au 30 juin 2019) et rien n’est fait, ni proposé, ni même évoqué pour résoudre la pénurie quotidienne de professionnels au bloc opératoire. La déception est d’autant plus grande qu’à l’heure des RETEX Covid, nous espérions plus de pragmatisme et de réalisme. Il n’en est rien.
Un nouveau groupe de travail sera créé fin octobre ou début novembre pour définir d’ici la fin de l’année les autorisations transitoires des IDE à réaliser les 9 actes exclusifs des IBODE. Les situations des professionnels non prévues dans le cadre de l’aménagement du décret actuel pourraient être traitées de façon simultanée par ce second décret à bâtir.
Les IBODE ont immédiatement manifesté leur satisfaction, tandis que les médecins libéraux et les établissements de santé privés, dont la responsabilité est engagée, sont pour l’heure placés devant un dilemme : comment poursuivre les prises en charge des patients d’autant plus importantes en cette période post première vague et respecter la réglementation sur les IBODE en l’absence de professionnels sur le marché du travail ?
Pour des raisons incompréhensibles, les éléments de preuve concernant les difficultés à mettre en œuvre un décret ignorant les réalités de terrain et en particulier celles du marché d’emploi ne sont pas pris en compte. Si des accords respectueux de toutes les parties et de leurs missions ne peuvent être envisagés, la FHP-MCO devra prendre les mesures qui s’imposent.
Ségolène Benhamou
Présidente de la FHP-MCO