PLFSS 2021, entre rupture et continuité

À l’image du pays, le PLFSS 2021 se construit en réponse aux enjeux sanitaires et économiques posés par l’épidémie de Covid-19.

Des moyens supplémentaires sont mis sur la table pour faire face à la crise et mettre en œuvre les mesures du Ségur de la santé. Alors que l’augmentation de l’ONDAM 2020 doit être relevée à + 7,6 % en raison de 15 milliards de dépenses exceptionnelles liées à l’épidémie, une provision de 4,5 milliards d’euros est prévue en 2021 pour les masques, les tests et les vaccins. Hors crédits Covid, le PLFSS 2021 prévoit une augmentation de 6 % de l’ONDAM qui intègre notamment l’impact des revalorisations salariales issues du Ségur. À champ constant, cela équivaut à une évolution de + 3,5 %.

Parallèlement, la poursuite de réformes structurelles est confirmée, avec une refonte globale des modèles de financement des établissements de santé. Dès 2021, le PLFSS prévoit pour les établissements MCO la réforme du financement des services d’urgence, ou encore une expérimentation d’un modèle mixte de tarification des activités hospitalières de médecine, en préfiguration du financement populationnel. L’année prochaine verra également l’accélération du déploiement de la télémédecine, des maisons de naissance et des hôtels hospitaliers qui sortent du régime expérimental.

Enfin, et comme les années précédentes, le PLFSS 2021 intègre un plan d’économies qui s’élève à 4 milliards d’euros et vise à poursuivre l’amélioration de l’efficience du système de santé. Ces mesures de régulation concernent la structuration de l’offre de soins à hauteur de 805 millions : elles s’articulent autour du développement de l’ambulatoire, du développement de la pertinence des hospitalisations, et de l’amélioration de la performance interne des établissements.

Si tous ses aspects ne sont pas encore dévoilés, le PLFSS 2021 conduira à créer de la dette durant les quatre prochaines années. À ce stade, les prévisions font état d’un déficit de près de 45 milliards d’euros en 2020, qui persisterait et pourrait encore dépasser 20 milliards en 2024. Cela pose inévitablement la question de la soutenabilité financière de notre système.

Ségolène Benhamou
Présidente de la FHP-MCO