La montée en puissance de la télémédecine en France

L’un des effets durables de la crise du Covid-19 est sans doute le recours à la télémédecine, en nette progression en 2020. Le confinement et la lutte contre la propagation du virus ont provoqué un essor des consultations à distance. Selon le site de l’Assurance maladie, elles ont représenté sur Avril 2020 jusqu’à 27 % de l’ensemble des consultations en moyenne. Voici un point sur la télémédecine, une pratique qui s’est nettement imposée pendant la pandémie de Covid en France.

La télémédecine en progression

Depuis 2018, la téléconsultation est légiférée. Elle est entrée dans le droit commun de l’assurance maladie grâce à un accord signé le 14 juin 2018 entre la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et les syndicats de médecins. L’arrêté ministériel du 1er août 2018 avalise définitivement le recours à la télémédecine, et instaure un cadre légal pour son déploiement (modalités de fonctionnement). Depuis le 15 septembre 2018, les téléconsultations sont ouvertes à tous les patients. Au même titre que les consultations traditionnelles en présentiel, elles sont remboursées par l’assurance maladie si elles s’inscrivent dans le cadre d’un parcours de soins coordonné.

Sans grande surprise, la pratique des téléconsultations connaît une amplitude variable sur le territoire français. L’Ile-de-France a totalisé à elle-seule ⅕ des téléconsultations de septembre 2019 à 2020, toujours selon le site Ameli.

Les différents actes couverts par la télémédecine

  • En premier lieu, la téléconsultation. Il s’agit d’une consultation délivrée à distance par un médecin à un patient, éventuellement assisté d’un professionnel de santé. Cet acte est facturé au tarif d’une consultation en présentiel, et n’est pas réservé aux seuls généralistes.
  • la téléexpertise désigne l’établissement d’un diagnostic d’après un échange entre au moins deux médecins avec le consentement du patient. Ce diagnostic ou ces recommandations fondées sur des données biologiques, radiologiques ou cliniques permettent d’obtenir rapidement l’avis d’un spécialiste, et de raccourcir les délais de prise en charge et de suivi ;
  • la télésurveillance médicale autorise un médecin à interpréter à distance les données cliniques ou biologiques recueillies par le patient ou un professionnel de santé ;
  • Moins répandue, la téléassistance permet à un médecin d’assister un confrère à distance lors d’un acte médical ou chirurgical ;
  • Enfin, la régulation est le service de réponse médicale apporté par les centres SAMU. Un premier diagnostic est délivré par téléphone par les médecins de ces centres afin de déterminer et de déclencher la réponse la mieux adaptée à la situation.

Les bénéfices de la télémédecine

Les bénéfices liés au développement de la télémédecine sont multiples. En premier lieu, le suivi médical en période de COVID a permis à de nombreux individus d’éviter les salles d’attentes, possibles lieux de contamination, et de lutter contre la propagation du virus

Les téléconsultations ont également permis de maintenir un suivi pérenne des personnes âgées ou handicapées, peu enclines à se déplacer en période de confinement.

La télémédecine en France permet aussi de pallier aux déserts médicaux : il est assez évident que de nombreux territoires connaissent une faible concentration de médecins, surtout spécialisés.

Les limites des consultations à distance

Diagnostic, prévention, suivi post-thérapeutique, avis spécialisé, prescriptions : la télémédecine facilite l’accès à de nombreux soins.

Cela dit, elle n’est pas vouée à remplacer les actes médicaux en présentiel. Cette option est une autre manière de soigner, et une prise en charge du patient coordonnée par les professionnels de santé et les professionnels du secteur médico-social.

La médecine à distance vient répondre à des défis tels le confinement, le vieillissement de la population, et le suivi approfondi des maladies chroniques. La télémédecine a également permis de limiter la propagation de l’épidémie de Covid-19.

Il reste une certaine marge avant que la télémédecine ne couvre 100% des actes médicaux en France. La sortie du Covid marquera peut-être un ralentissement de cette progression, qui perdurera sans doute sur le long-terme.

Sources