Actus Santé du 13h N° 561 du 21/12/20

La triple peine selon France Assos Santé

47 % des Français ont eu des soins annulés/reportés depuis le début de la crise : 36 % du fait des organisations, 25 % du fait du patient lui-même. Pour 56 % d’entre eux, aucune solution alternative n’a été proposée et 24 % déclarent une aggravation de leur santé.
Par ailleurs, un tiers des personnes ayant été déprogrammées n’a pas reçu d’information concernant la reprogrammation d’un rendez-vous, et 64 % des personnes n’ont pas reçu d’information concernant l’impact de la déprogrammation sur leur santé.

France Assos Santé parle de « triple peine : celle de l’annulation en elle-même, celle de l’absence d’informations et de perspectives concernant sa maladie / son évolution ».
De plus, 24 % des répondants déclarent une aggravation des symptômes et une dégradation de l’état de santé, 23 % déplorent que des examens importants n’ont pas été réalisés et 11 % ont un sentiment de déprime et d’anxiété accru.
Conséquence, parmi ceux qui ont subi une déprogrammation ou qui ont renoncé aux soins, 29 % voient leur confiance dans le système de santé se dégrader, indiquent les résultats du sondage Viavoice/France Assos Santé (novembre 2020).

+ 14 % d’effectifs salariés entre 2003 et 2017

Les effectifs salariés du secteur hospitalier sont passés de 1,2 à 1,4 million. Ceux du secteur privé ont crû de 20 %. La part des personnels médicaux a augmenté de 10,2 % à 11,7 % des effectifs totaux selon le rapport de la DREES.

La DREES vient de publier une nouvelle série de données sur les effectifs salariés du secteur hospitalier comparables public-privé, sur 15 ans, en déclinant quelques grandes catégories de personnels.

Entre fin 2003 et fin 2017, les effectifs salariés du secteur hospitalier ont progressé de 14 %. Le taux de croissance annuel de ces effectifs s’atténue néanmoins depuis 2010 et enregistre même un léger repli (-0,3 %) en 2017.

Une progression des effectifs est plus rapide dans le privé que dans le public.

Les effectifs salariés du secteur privé ont connu une augmentation plus rapide (+20 % entre fin 2003 et fin 2017) que ceux du public (+12 %). De ce fait, le poids du secteur privé dans l’ensemble des effectifs salariés hospitaliers a augmenté, passant de 21,7 % des effectifs totaux à 22,9 %.

Une augmentation des effectifs observée pour presque tous les groupes de professions.

Entre fin 2003 et fin 2017, les personnels médicaux au sens large ont connu la plus forte augmentation en termes d’effectifs (+30 %). Parmi eux, les effectifs de médecins et assimilés ont augmenté de 20 %, le nombre d’internes de 76 % et le nombre de sages-femmes de 34 %, en lien avec l’extension du numerus clausus sur la période. Les effectifs salariés d’infirmiers ont progressé de 23 %, ceux d’aides-soignants et de personnel administratif de 15 % chacun.

Une évolution de la structure des effectifs hospitaliers vers davantage de personnels médicaux et d’infirmiers.

La part des personnels médicaux a nettement augmenté depuis 15 ans : elle est passée de 10,2 % à 11,7 % des effectifs totaux. La part des infirmiers a progressé encore plus, de 24,1 % à 26,0 %, tandis que celles des aides-soignants (21 %) et des personnels administratifs (11 %) sont restées stables.

Une baisse des effectifs de sages-femmes dans le privé depuis 2010.

Depuis 2010, deux groupes de professions ont vu leurs effectifs salariés reculer. C’est d’abord le cas des sages-femmes du secteur privé. Jusqu’en 2010, leurs effectifs salariés ont progressé de manière similaire dans les deux secteurs, public et privé, puis ils ont continué à augmenter dans le public tandis qu’ils ont légèrement reculé dans le privé (-1,7 %). Entre 2007 et 2017, le nombre d’accouchements réalisés par les cliniques privées a baissé de 40 000 au profit des maternités publiques.

Santé environnementale : 61 propositions

La commission d’enquête sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale à l’Assemblée nationale vient de publier son rapport et émet 61 propositions dont certaines concernent le champ hospitalier. Seront-elles intégrées dans le PNSE 4 ?

Certaines propositions concernent plus directement le champ hospitalier :

Proposition 8 : Le contenu de la santé environnementale et ses objectifs sont intégrés dans le Code de la santé publique.

Proposition 61 : La Haute Autorité de Santé doit inclure dans son guide d’accréditation des établissements de santé et médico-sociaux des objectifs de santé environnementale. Des moyens doivent lui être octroyés pour mener efficacement cette mission de prévention sanitaire et environnementale.

Proposition 38 : Un département de santé environnementale est créé au sein de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour définir un référentiel de connaissances scientifiques autour de la santé environnementale.

Proposition 5 : Les Plans nationaux Santé Environnement font l’objet d’une loi de programmation pluriannuelle votée par le Parlement. Ils disposent d’un budget spécifique identifié dans le projet de loi de finances et voté par le parlement.

Proposition 16 : Une politique de collecte systématique des données de santé doit être mise en œuvre dans les hôpitaux, en s’appuyant sur des registres créés sur l’ensemble duterritoire.

Proposition 35 : L’ensemble des professions impliquées dans la santé publique (aides-soignantes, infirmières, médecins, responsables administratifs, chefs de service des hôpitaux, cadres) reçoivent une formation de haut niveau en santé environnement, dans une approche One Health. Cette formation universitaire permettra notamment de systématiser la recherche sur les causes des maladies chroniques.

Proposition 42 : Il faut une stratégie de sensibilisation à la santé environnementale sur la protection des 1 000 premiers jours de la vie.

Proposition 17 : La constitution des groupements d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle (GISCOP) au niveau des services de cancérologie est étendue à tout le territoire français. Leur mission est élargie et comprend :

  • la formation et l’information de tous les acteurs, y compris privés, pouvant contribuer à la prévention ;
  • la mise en place de mesures préventives en incitant les entreprises à améliorer les conditions de travail ;
  • la mise en place de réseaux de recherche transdisciplinaire pour l’identification des causes environnementales des maladies pour adapter les stratégies thérapeutiques à l’échelle des territoires.

Proposition 36 : Une chaire de Santé Environnement est instituée à cet effet pour diffuser un enseignement en santé environnementale. Elle a aussi pour mission de définir et d’actualiser le contenu d’un référentiel complet de formation, etc.

Proposition 37 : Une chaire de Médecine environnementale est créée pour mieux connaître les relations entre santé humaine et facteurs biologiques, chimiques et physiques de l’environnement.

Proposition 54 : Un diplôme de médecine obésitologue est créé pour mieux traiter l’obésité en France. Les formations de la Ligue contre l’obésité reçoivent une aide pour être diffusées sur l’ensemble du territoire national.

Élections aux URPS, du 31 mars au 7 avril 2021

Les professionnels de santé libéraux médecins (collège généralistes et collège spécialistes), dentistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes et orthophonistes, éliront leurs représentants par voie électronique.

Les électeurs sont invités à vérifier les informations les concernant sur le site internet dédié et le cas échéant effectuer les modifications nécessaires jusqu’au 31 décembre 2020. Les listes électorales définitives seront publiées le 5 janvier 2021.

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