L’antibiorésistance : un enjeu majeur de santé publique en France

Comme l’indique l’Organisation mondiale de la santé, l’antibiorésistance figure parmi l’une des menaces majeures pour la santé publique. En effet, plus les antibiotiques sont utilisés, plus les individus développent une résistance bactérienne menaçant, sur le long-terme, l’efficacité des traitements courants.

Par ailleurs, avec l’approche “One health” – “Une seule santé”, qui considère l’imbrication de la santé humaine, la santé animale et celle des écosystèmes, on comprend que l’antibiorésistance est un phénomène qui affecte la santé de façon globale. Il importe donc de maîtriser ce phénomène au mieux, notamment par la réduction de la consommation abusive d’antibiotiques.

Pourquoi l’antibiorésistance est un danger global

Utilisés de façon abusive ou incorrecte, les antibiotiques peuvent contribuer au développement et à la dissémination de bactéries qui deviennent résistantes aux antibiotiques. Cette résistance s’affirme quand une bactérie se transforme et développe des mécanismes de défense qui affaiblissent ou annihilent l’effet des antibiotiques qui la combattent.

Comme le rappelle le Ministère des Solidarités et de la Santé, les conséquences de l’inefficacité des antibiotiques sont multiples :

  • des maladies plus longues et plus difficiles à soigner ;
  • des complications de la maladie ;
  • des consultations médicales supplémentaires ;
  • l’utilisation de médicaments plus puissants et plus chers pour parvenir à soigner les patients ;
  • des risques plus élevés lors d’interventions médicales, pour lesquelles
    les antibiotiques sont indispensables pour réduire les risques infectieux ;
  • des décès causés par des infections bactériennes jusqu’alors faciles à traiter.

Faire baisser la consommation d’antibiotiques

Comment réduire la consommation d’antibiotiques en France ? Les autorités publiques se sont saisies du sujet lors de la Journée européenne d’information sur les antibiotiques (18 novembre 2020) et de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (18 au 24 novembre 2020). Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a donc lancé une grande campagne afin de sensibiliser les éleveurs et les propriétaires d’animaux de compagnie et les inciter à diminuer l’exposition des animaux aux antibiotiques. En effet, réduire l’utilisation d’antibiotiques permet à long-terme de limiter le risque d’apparition de bactéries résistantes et de préserver l’efficacité des traitements vétérinaires.

La campagne “les antibios, comme il faut, quand il faut” mise en place par le Ministère de l’Agriculture en 2020, visait à lutter contre l’antibiorésistance, et participe d’un plan politique lancé en 2012. Le plan “ecoantibio”  aurait permis de “réduire de 45% le volume d’antibiotiques vétérinaires utilisés, toutes filières animales confondues”et de financer plus de 200 projets de recherche (développement d’outils pour les professionnels, recherche appliquée, formations,…). La mobilisation doit se poursuivre pour inscrire ces résultats positifs dans la durée.

La lente diminution du recours aux antibiotiques doit être pérennisée

Les quantités d’antibiotiques consommées en France sont observées dans trois secteurs (établissements de santé, établissements médico-sociaux, soins de ville). En secteur de ville, on constate une petite diminution de la consommation d’antibiotiques ces dix dernières années, selon le rapport Santé publique France, 2009-2019. La diminution concerne notamment les jeunes enfants de 0 à 5 ans et la population de 5 à 14 ans, et on constate une petite diminution sur la population globale.

Sources