Les derniers chiffres de l’Insee montrent un ralentissement de la baisse des naissances observée depuis cinq ans : – 0,7 % des naissances en 2019 versus – 2,4 % en 2015. Cette tendance est contrariée par les effets de l’épidémie qui présagent une baisse entre 2 et 3 % des naissances en 2020, qui atteint 4,6 % en novembre. Certains d’entre vous évoquent un véritable décrochage quand d’autres observent une relative stabilité. La FHP-MCO lance une enquête pour objectiver ces premières tendances.
En effet, comment envisager l’avenir des 120 maternités privées entre une baisse de l’activité en 2021 et probablement 2022, et un potentiel « baby-boom post pandémie » à venir ? Avec 33 départements sans maternité privée, 19 départements dotés de maternités réalisant moins de 1 000 accouchements, et une baisse de part de marché de 7 % en 10 ans, notre secteur s’est fragilisé.
Les impacts de cette précarité sont sanitaires tout d’abord. Les dispositifs d’accompagnement mis en place par le ministère répondent-ils à la qualité et sécurité des soins que les mamans attendent en France ? Une co-réflexion de tous les acteurs de la naissance est impérative pour anticiper à moyen terme la disparition de maternités privées et publiques ou leur redimensionnement, programmés par la chute de la natalité et renforcés (momentanément ?) par l’épidémie.
Politiques ensuite. Les maternités sont un élément fondamental de l’aménagement des territoires. Elles sont un premier maillon d’une longue chaîne d’attractivité : installation de jeunes couples, maintien des écoles, des commerces, etc.
Économiques enfin. Un soutien exceptionnel des maternités est à envisager en 2021 et très probablement en 2022 pour demain garantir les actuels standards sanitaires pour toutes les parturientes. Le choix de maintenir, ou pas, un service de maternité impacte plus largement le projet médical de l’établissement et sa soutenabilité financière.
Le taux de naissance d’un pays est bien plus qu’un indicateur démographique et sanitaire, il est l’expression de notre humanité et relève de notre responsabilité collective.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO