Une fois n’est pas coutume, nous avions quitté la table des négociations en fin d’année. Nous avons décidé de reprendre le dialogue avec les parties prenantes de ce dossier « Ibode », ouvert en 2015 et pour lequel une solution pragmatique doit être trouvée en 2021. La continuité des blocs opératoires et des prises en charge des patients est en cause. Loin d’être contre toute évolution des métiers, il nous faut cependant avancer en prenant en compte les réalités de terrain.
Le décret publié le 31 janvier modifie le dispositif transitoire permettant à un infirmier de bloc opératoire non diplômé d’État de poursuivre l’aide à l’exposition, à l’hémostase et à l’aspiration. Pour cela, l’employeur doit attester que l’infirmier pratique ces actes depuis au moins un an au 31 décembre 2019, et l’infirmier doit s’acquitter d’une formation complémentaire de 21 heures en lieu et place d’un passage devant un jury. Si cette procédure simplifiée va dans le bon sens, le public éligible demeure bien trop restreint. Des infirmiers de réanimation ont été formés en 14 heures durant l’épidémie et une compétence de tous nos professionnels de bloc opératoire n’est pas reconnue ! Nous avions accordé toute notre confiance dans la démarche proposée en mars dernier, bâtie avec l’ensemble des professionnels du bloc opératoire et que le ministère avait entérinée. Ce décret du 31 Janvier 2021 est partiel et ne résout pas la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons. Les travaux ne sont pas achevés. Un second décret est à venir et portera sur les conditions d’exercice de tous les actes des infirmiers exerçant au bloc opératoire.
Dans un contexte de démographie médicale et paramédicale en forte pénurie, la situation est aujourd’hui non seulement difficile sur le plan juridique mais apporte une ambiance de travail délétère au sein des blocs opératoires. Nous devons pourtant rester plus que jamais mobilisés et en première ligne pour gérer à la fois la crise sanitaire et éviter de nouveaux retards de soins.
Le chemin du dialogue est encore long mais une issue doit être trouvée pour garantir la sérénité au sein de nos salles d’opérations.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO