Le lancement d’un plan cancer décennal doté d’un budget accru de 20 % et la mise en avant de la prévention et de l’innovation marquent la volonté de notre pays d’inverser les courbes des cancers. Dans ce nouveau contexte, l’espoir est attendu de voir enfin la problématique des conditions de financement des actes innovants dits RIHN réellement traitée.
En dépit de la pression exercée par les fédérations hospitalières depuis des années, le dossier stagne encore à son préambule : réactualiser la liste des actes éligibles au financement en introduisant les actes innovants et en radiant les actes non pertinents. Nos administrations, parfaitement outillées pour évaluer et valider, ont préféré créer une liste complémentaire dont au final l’obsolescence rejoint celle de la principale.
Alors que les apports aujourd’hui connus de la biologie moléculaire et de la recherche génétique sont indispensables au process de guérison, les tests prescrits chez un patient atteint d’un cancer ou chez des apparentés, ne sont remboursés, au mieux qu’à 50 %, pareillement à l’établissement de santé public ou privé. Le reste à charge de 380 millions d’euros n’est pas acceptable ni supportable et d’autant que le bénéfice de ces actes de biologie moléculaire répondent à deux objectifs compatibles et non des moindres : pertinence des soins aux patients et économies globales pour notre système de santé !
Arbitrer les actes éligibles, en clarifier la facturation et doubler l’enveloppe de financement est pour le moins une source d’efficience médico-économique, pour le mieux un investissement stratégique de notre système de santé. Il est temps d’agir !
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO