Didier Delavaud, directeur général de l’Hôpital Privé du Confluent, Nantes (44)
Quel est votre bilan de l’épidémie, un an après ?
Le 27 février 2020, je déclenchais la première cellule de crise, et venais de prendre mes fonctions de directeur. À l’initiative de l’ARS, les établissements publics et privés ont travaillé ensemble de façon concertée et collaborative au sein de ce que nous avons usuellement appelé le « GHT 44 ». L’Hôpital Privé du Confluent était en appui sur les soins critiques (48 lits), sur la réanimation avec l’autorisation dérogatoire de création de 8 lits, la médecine (200 lits), les urgences (seul service privé de Nantes), l’activité de cancérologie (plus grand service privé de cancérologie du département ). Dès avril, nous disposions d’un drive PCR pour les dépistages et nous pratiquons un test PCR pour tous les patients hospitalisés. Il est vrai que nos spécialités de médecine, urgences, chirurgie, cancérologie nous rendent incontournables.
Jusqu’à aujourd’hui, nous avons hospitalisé 370 patients atteints de la Covid, transféré 42 patients en réanimation au CHU, avons testé 245 patients positifs, rentrés à domicile après un passage aux urgences. Après un premier cluster de 35 patients début février, maintenant maîtrisé, nous avons 9 patients atteints de la Covid dans l’établissement qui comprend 510 lits.
Quels enseignements tirez-vous de cette année d’épidémie ?
J’observe que notre organisation, et les mesures de prévention mises en œuvre et affichées, ont porté leurs fruits. L’activité de cancérologie a été sacralisée : l’activité en chimiothérapie, médecine oncologique, soins palliatifs, radiothérapie a même augmenté, et nous n’accusons plus aucun retard en chirurgie carcinologique. D’une manière générale, nous avons fait face à la prise en charge des pathologies chroniques avec l’appui d’une cellule éthique. Ma ligne directrice a été de ne pas céder à l’actualité ardente mais de prendre toutes les décisions en cellule de crise. L’objectif est de donner en permanence des gages de confiance et de solidité.
Dès la mi-avril, les patients nous ont accordé leur confiance, rassurés probablement par la réputation de l’établissement, qui dispose en interne de grandes compétences médicales (3 infectiologues, hygiénistes, anesthésistes, urgentistes, etc.), mais aussi par la politique forte de prévention déployée grâce à l’implication des professionnels de L’Hôpital Privé du Confluent. En 2020, nous accusons néanmoins une baisse de l’activité malgré un programme dense de reprise des soins.
Je note par ailleurs, l’élan de solidarité : de nombreuses infirmier.e.s, aides-soignant.e.s et médecins volontaires se sont mobilisés dans les établissements Vivalto d’Île-de-France.
Ensuite, sans hésitation et dans la continuité de notre engagement, nous avons ouvert un centre de vaccination le 8 janvier pour les professionnels de santé de l’établissement, la population âgée de plus de 75 ans et les professionnels de santé de l’agglomération répondant aux critères de vaccination. À ce jour, 2 500 personnes ont été vaccinées chez nous et 800 sont programmées par semaine. L’organisation du centre repose sur des infirmier.e.s et médecins de l’établissement ou libéraux de ville, ou retraités.
Quelles sont les mesures mises en place concernant la cyber-sécurité ?
Avec 1,3 million de mails par an, et 700 virus bloqués en 2020, nous sommes extrêmement vigilants. La sécurité des systèmes d’information est un point stratégique central pris en compte au niveau du groupe Vivalto Santé et de notre établissement. La cyber-sécurité demande un important investissement, que nous avons réalisé de manière curative – dans des investissements techniques – et préventive dans l’éveil des consciences sur les risques et le changement de pratiques. Il faut se protéger et prévenir au maximum. C’est une politique à long terme et une vigilance permanente.