Les soins critiques sous les projecteurs

La France est tout entière suspendue à un critère majeur : le nombre de lits disponibles en services de réanimation. Si d’autres critères sanitaires sont pris en compte, ils concourent tous à définir cet ultime indicateur au centre des décisions de confinement, afin d’apprécier nos capacités d’accueil hospitalières collectives.

La FHP-MCO vient de répondre à l’enquête sur la prise en charge des soins critiques, menée par la sixième chambre de la Cour des comptes, mandatée par la commission des affaires sociales du Sénat. Elle a rappelé la prise en charge Covid en 2020 de l’hospitalisation privée rendue possible grâce aux 500 lits de réanimation existants, 912 lits de soins intensifs et aux 3 000 lits en unités de surveillance continue. Un millier de lits dérogatoires ont été octroyés à notre secteur. Les acteurs de terrain ont démontré une agilité accrue à créer des lits de réanimation dès lors qu’ils disposaient en particulier d’une unité de surveillance continue.

Alors que mercredi se tient la prochaine réunion ministérielle sur la réforme des autorisations des soins critiques, la FHP-MCO demande de ne pas fragiliser le dispositif existant, déjà insuffisamment dimensionné pour faire face à la crise sanitaire actuelle, ou aux crises saisonnières comme déjà constaté par le passé. Fragiliser les unités de surveillance continue par des projets de textes réglementaires serait délétère pour une prise en charge efficace de la population, dont nous observons les impacts pour le pays.

Afin de mettre fin à un écart du ratio non expliqué du simple au double de lits de réanimation selon les régions, seule une méthodologie commune et une remise à plat des schémas régionaux, permettra une organisation raisonnable et adaptée de l’offre de soins critiques.

Demeure la problématique centrale des ressources humaines. Les solutions trouvées hier et aujourd’hui pour gérer des situations exceptionnelles ne sont pas souhaitables dans le temps. Néanmoins, la FHP-MCO souligne que toute approche « diplômante » de la gestion de ces ressources humaines qui, si elle en reconnaît l’expertise, apporterait à l’inverse une grande rigidité dans l’accès à ces métiers spécialisés. Ne pas répéter les erreurs du dossier Ibode est l’enseignement majeur sur lequel nous devons camper. Trouver des schémas valorisants pour les professionnels de santé mais en lien avec les réalités de terrain et la démographie professionnelle doit être la règle.

Les soins critiques sont au centre des décisions nationales et leur évolution au centre de nos préoccupations syndicales.

Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO