S’entretenir gratuitement avec un psychologue, c’est désormais possible pour les étudiants

Depuis le début du mois de mars, la plateforme santepsy.etudiant.gouv.fr est opérationnelle. Elle permet de faciliter l’accompagnement psychologique des étudiants, sans qu’ils aient à faire d’avance de frais. Les étudiants peuvent ainsi bénéficier de 3 séances chez un psychologue, un psychothérapeute ou un psychiatre, selon leurs besoins.

Un état de détresse mentale grandissant 

Si le confinement s’est avéré être une mesure nécessaire en ces temps de pandémie, c’est aussi une immense agression psychique à laquelle sont tout particulièrement sensibles les jeunes et les étudiants. Une étude scientifique réalisée à Rennes chiffre ce ressenti : 60 % des étudiants interrogés se déclarent en état de « détresse psychologique », 20% confient souffrir de troubles dépressifs et près de 40 % de troubles anxieux.

De nombreux étudiants se plaignent également de difficultés de concentration causées par les cours à distance. Selon l’étude Confins/I-Share, menée lors du premier confinement en partenariat avec l’Université de Bordeaux-Montaigne, 28% des étudiants se déclaraient loin de fournir le travail attendu. Un sentiment d’impuissance qui vient augmenter l’angoisse de l’incertitude sur leurs modalités d’examen, mais aussi de l’inconfort du travail à domicile, dans des studios ou chambres exigus, dotés de connexions internet instables. Si on y ajoute la perte fréquente des petits jobs qui leur permettaient d’arrondir leurs fins de mois, tout concourt au mal-être des étudiants.

Une offre de soins psychologiques chroniquement déficiente


La France fait figure de parent pauvre dans le domaine de l’accompagnement psychologique de ses étudiants. La Charte de l’accréditation internationale des services de santé mentale universitaire recommande un taux de 1 psychologue pour 1 000 à 1 500 étudiants.

En France, ce taux est actuellement de 1 psychologue universitaire pour 30 000 étudiants, contre 1 pour 7 300 en Autriche, 1 pour 4 000 en Australie, 1 pour 2 600 en Irlande, 1 pour 1 600 aux États-Unis. On le voit, aucun pays n’atteint le taux recommandé, mais la situation de la France est particulièrement préoccupante.

Près de 1000 thérapeutes déjà accessibles 

Les associations appelaient ainsi de leurs vœux depuis le début l’année dernière des mesures pour venir en aide à la population étudiante. C’est la raison pour laquelle l’idée du « chèque psy » a été lancée début 2021, prenant ensuite une forme plus concrète avec le lancement de la plateforme santepsy.etudiant.gouv.fr du ministère de l’enseignement supérieur.

Pour pouvoir bénéficier du dispositif, les étudiants qui en ressentent le besoin doivent tout d’abord obtenir une ordonnance permettant d’accéder aux séances avec un psychologue. Ils peuvent le faire soit auprès du médecin du service de santé de leur établissement universitaire (gratuitement en centre de médecine préventive, en payant dans les centres de santé universitaire, avec remboursement ultérieur), soit auprès d’un médecin généraliste. Ils peuvent ensuite se rendre sur le site santepsy.etudiant.gouv.fr. Lancé depuis le 10 mars, il permet d’expliquer tous les principes du dispositif, mais aussi et surtout de retrouver les coordonnées des thérapeutes répertoriés dans l’ensemble de la France et qui se sont portés volontaires pour la réalisation de ces séances. Il est ainsi possible de géolocaliser le professionnel le plus proche pour prendre rendez-vous.

3 séances sont prévues, soit en téléconsultation, soit en cabinet. Ce forfait peut être renouvelé une fois, pour porter à 6 le nombre total de consultations prises en charge. Toutefois, ce renouvellement nécessitera une nouvelle ordonnance et donc une nouvelle consultation après d’un médecin.

Ces séances, d’un montant de 30 euros, seront prises en charge directement par le Ministère.

Sources