1,2, 3 Questions – Véronique Gémin

Véronique Gémin, déléguée régionale de la FHP Bretagne

La FHP Bretagne est très active auprès des élus, quelles actions avez-vous menées ?
Nous rencontrons nos élus depuis les législatives de 2017 avec une démarche d’influence organisée. C’est la première fois que nous rencontrons les candidats aux élections régionales car il y avait moins d’enjeux à ces précédentes élections en Bretagne. Nous avons rencontré individuellement les 4 candidats têtes de listes, deux hommes et deux femmes qui représentent le PS, LREM, LR et Écologie les Verts. La candidate LR est venue visiter notre seul institut de formation privé d’aides-soignants et les services de réanimation dérogatoire et de néonatalogie de l’Hôpital Privé des Côtes d’Armor qui sont sur le même site.

Même si les prérogatives des régions sont limitées dans le champ de la santé, elles décident de l’aménagement du territoire, disposent d’un budget innovation conséquent et exerce un pouvoir d’influence auprès du DG de l’ARS, du préfet, etc. Nous sommes convaincus que le rôle des élus doit être renforcé dans les territoires. Notre objectif est donc de leur faire connaître ce qu’on aimerait pour la Bretagne. Le domaine de la santé, même avant la pandémie, est un chantier qui concerne tout un chacun, car, derrière la santé, il y a l’emploi, l’environnement… D’ailleurs, l’actuel président de Région qui se représente et que nous avons rencontré plus d’une heure demande que la Région co-préside l’ARS.

Le 25 juin prochain, lors de notre journée annuelle adhérent, nous recevrons 3 parlementaires. Ils ne seraient pas forcément venus si nous ne faisions pas ce travail de lobbying depuis des années.

Qu’ont-ils appris ?
D’une manière générale, les élus connaissent le monde de la santé, assez bien l’hôpital public mais ont une connaissance très rudimentaire de l’hospitalisation privée. Nous les informons des parts de marché des établissements de santé privés à la lumière des chiffres que nous éditons par territoire, par spécialité. Ils découvrent que, dans les 4 départements de Bretagne, l’activité de chirurgie réalisée par le principal acteur privé est plus importante que celle développée par le CHU ou le CH. Ils n’ont pas cette connaissance là et en sont très étonnés.

De même, sur le sujet des autorisations ou du financement, ils découvrent que, contrairement à ce qu’ils pensaient, les secteurs public et privé ne sont pas traités de façon égalitaire.

Ils sont très agréablement surpris quand on leur parle de nos spécificités, de notre agilité à prendre en charge des patients et aussi de notre capacité à aller vers l’innovation alors que le système est complètement figé.

Quelle est votre actualité de déléguée régionale ?
Actuellement, c’est la préparation de la journée du 25 juin ! Récemment, c’était de collecter les données et rédiger les éléments de langage de nos rendez-vous politiques afin de marteler nos demandes en termes d’équité et de transparence des allocations budgétaires de l’ARS, d’équipements, d’autorisations en réanimation.

Sinon, l’actualité à venir sera la négociation des dotations dans le cadre des réformes de financement et la mobilisation des adhérents pour disposer dans les territoires de représentants costaux. Les comités des urgences sont en cours de construction. Il va falloir se battre… sans disposer de toutes les données d’activité. Donc, on attend avec impatience mais aussi avec une certaine crainte car nous n’avons que 3 établissements privés autorisés aux urgences en Bretagne. La rentrée va être chargée car beaucoup de dossiers ont subi du retard en raison de la crise sanitaire.

Enfin, l’animation du réseau des établissements privés est une tâche importante au quotidien. Outre l’assemblée générale et la journée des adhérents, tous les ans en janvier, avec notre président Nicolas Bioulou, nous allons à la rencontre de nos adhérents sur les 8 territoires, c’est notre Tro Breiz ! Sur une demi-journée, nous échangeons sur l’année passée et préparons celle à venir. Tout le monde a ainsi le même niveau d’information et chacun est informé de ce que font ses collègues. Nous avons tenu à maintenir ces réunions en 2020, ce lien est essentiel.