Philippe Choupin, délégué régional de la FHP Nouvelle-Aquitaine
Quelles actions avez-vous menées à l’occasion des élections régionales ?
Nous avons envoyé le document mis à disposition par la FHP à tous les candidats aux élections régionales et aux têtes de listes des élections départementales. Nous n’avons eu aucun retour ! Cela a toutefois dynamisé le CA pour se mettre en ordre de bataille en amont, non pas des présidentielles mais des prochaines élections législatives pour lesquelles nous souhaiterions engager un travail de fond nécessaire car les élus méconnaissent réellement notre secteur.
Il y a un an, nous avons rencontré l’élue chargée de la santé à la région qui était intéressée par le volet formation. Lors des dernières élections municipales, la FHP Nouvelle-Aquitaine et des adhérents avons rencontré des candidats aux élections.
Quels sont les dossiers actuellement sur votre bureau ?
Nous lançons la création d’un institut de formation de carrières paramédicales – infirmières, aides-soignantes et peut être d’autres professions – qui serait le premier institut de statut privé dans la région. Le conseil d’administration se prononcera sur le format, la localisation de ce futur Institut. Nous avons une vraie volonté d’agir dans le domaine de la formation pour apporter des solutions au besoin criant de ressources humaines.
Un autre sujet d’actualité est évidemment les investissements : nous sommes probablement la seule région de France où l’ARS n’a pas sollicité les établissements privés concernant les investissements structurants dotés d’un milliard d’euros dans le cadre du Ségur. Malgré nos relances, l’ARS ne nous répond pas, une situation qui nous inquiète. Le CA décidera l’attitude à adopter… De même, le volet RH du Ségur est crucial mais l’arbitrage est pour le moment au niveau national.
Par ailleurs, notre DGARS a décidé de modifier le PRS, modification annoncée comme étant limitée aux équipements lourds, mais nous avons découvert qu’elle pourrait impacter la gynéco-obstétrique et les SSR sur certains territoires. Nous ne comprenons pas les raisons qui justifient cette précipitation à modifier le PRS en 2021 alors qu’il est prévu de le modifier en 2023. Les adhérents sont inquiets de cette situation peu claire.
Autre dossier qui m’occupe est l’organisation de notre prochaine assemblée générale qui aura lieu le 1er Septembre. Nous avons l’habitude d’y inviter un grand témoin. Cette année, ce sera le responsable des études menées à l’Université de Bordeaux 2. C’est lui et son équipe qui sont retenus par la HAS pour mener des études sur les nouveaux indicateurs relatifs à la QVT.
Que retenez-vous de cette pandémie ?
Au cours de la première vague, une réelle union des établissements de santé quel que soit leur statut s’est manifestée. Le directeur de l’offre de soins de l’ARS a déclaré récemment, lors d’un bilan de la pandémie fait au cours d’une réunion inter-fédérations, que l’établissement qui avait pris le plus de patients en réanimation proportionnellement à ses capacités était une clinique. Pour nous, cela a été aussi l’occasion de créer des liens avec l’ARS et de mieux faire connaître notre secteur en termes de droit social, du rôle de nos médecins, de nos responsabilités…
Puis, nous avons mené un bras de fer autour des déprogrammations/reprogrammations. Nous observons cependant depuis quelques mois un raidissement dans nos relations chez nos interlocuteurs directeurs d’hôpitaux, qui semblent moins conciliants.
Enfin, la rentrée sera très difficile sur le plan social : la pénurie des soignants est très forte, renforcée par une inégalité de traitement du Ségur 2 qui donne 100 € aux salariés du secteur public et 60 € à ceux du secteur privé.