La pandémie laissera des traces sur un thème inattendu : l’effet accélérateur des changements en cours. La crise sanitaire s’est révélée être un amplificateur de la modification des façons de travailler de chacun. Pratique avancée pour les uns, transfert de compétences pour les autres, concurrence pour beaucoup, les lignes bougent et ce dans une démographie médicale et paramédicale qui questionne.
64 % des infirmiers libéraux, 71 % des médecins de ville et 82 % des officinaux se disent persuadés que les cartes vont être rebattues entre acteurs de santé après le Covid. Et concrètement, ils sont respectivement 69,5 %, 79 % et 82 % à s’attendre à de nouveaux transferts de compétences des médecins vers les non-médecins une fois l’épidémie derrière nous. Dans ce contexte, le 26 octobre, un décret paru au JO actait une nouvelle mention « urgences » pour les infirmiers de pratique avancée. Certes l’exercice est très encadré : l’établissement doit être autorisé à la médecine d’urgence, l’infirmier prend en charge les patients qu’un médecin lui a confiés… Mais de nouvelles réflexions s’ouvrent.
Également, l’article 51 connaît pour sa part un franc succès avec plus de 100 projets autorisés. L’objectif de ce dispositif n’est rien de moins que de transformer le système de santé par l’innovation précisément. Parmi toutes ces initiatives, certaines sortiront renforcées de leur expérimentation pouvant aboutir à une généralisation de la pratique. 80 % des expérimentations portent sur des prises en charge en ville afin de se réinventer et venir apporter une autre vision des prises en charge. Le monde hospitalier dans son ensemble ne peut pas rester à l’écart de ces mutations à venir.
Une certitude : des pièces importantes de l’échiquier bougent et nos métiers vont considérablement évoluer dans les 5 ans à venir.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO
À télécharger : Rapport au parlement 2021 sur les expérimentations innovantes en santé