Vers une Europe de la santé

L’épidémie du SARS-CoV-2 a démontré l’insuffisance d’une réponse nationale à une crise sanitaire mondiale. Les maladies transmissibles et non transmissibles ne connaissent pas de frontières et requièrent une approche collective. Inscrire nos pratiques dans une vision européenne de la santé est un levier de performance.

Les programmes européens existent. En juillet 2020, l’Europe lançait le programme EU4Health (2021-2027) doté de 5,3 milliards d’euros, et en février 2021, le plan européen contre le cancer financé à hauteur de 4 milliards d’euros et ses 196 mesures supplémentaires à venir. Enfin, 10 autres programmes européens contribuent indirectement à une meilleure santé.

La volonté politique est également présente, portée par une présidence française ambitieuse du Conseil de l’Union européenne. Olivier Véran vient d’inviter ses 26 homologues à s’engager autour de « l’Appel de Grenoble » pour que la santé publique soit « l’affaire de tous les États membres ».

La crise a révélé le potentiel de l’Europe à soutenir la recherche, une politique vaccinale, des approvisionnements en produits et équipements. D’aucuns jugeront ces actions insuffisantes ou salvatrices. Faire face ensemble à l’adversité a renforcé l’union de la santé en Europe qui veut aujourd’hui se construire sur des principes de bon sens d’anticipation (identifier trois menaces sanitaires de grande portée), de prévention et de soutien de la recherche.

Parallèlement, l’Europe de la santé veut devenir « la championne mondiale » de la santé publique et agir notamment contre les maladies non transmissibles (chroniques). Un investissement « à mener aujourd’hui pour sauver des vies demain » déclarait la commissaire européenne à la santé. En clair, les systèmes de santé des États membres, souverains à l’intérieur de leurs frontières, devront avancer de concert.

L’hospitalisation privée joue sa part. L’Union Européenne de l’Hospitalisation Privée (UEHP) a relaté au fil des 24 derniers mois l’engagement des établissements de santé privés face à l’épidémie et a démontré, preuve à l’appui, le rôle majeur du secteur joué dans tous les pays voisins. Elle lance aujourd’hui des trophées européens pour promouvoir la qualité et l’innovation de l’hospitalisation privée, et ce faisant, jette les bases d’une saine émulation européenne au bénéfice des 450 millions d’Européens.

C’est un des grands enseignements de la crise sanitaire : un établissement de santé se pense désormais dans et hors ses murs, sur son territoire, dans son pays et son continent, et dans la perspective d’une « One Health » (« Un monde, une santé ») portée par l’OMS.

Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO