La garantie de financement accordée aux établissements de santé français pour faire face à l’épidémie est à saluer. Ce dispositif mis en place dans l’urgence en mars 2020, co-construit avec les fédérations, ambitieux, cadencé selon un calendrier respecté, n’a pas d’égal. Il démontre l’importance accordée à notre système de santé en général et au monde hospitalier en particulier, qu’il soit public ou privé, avec pour seul bémol le traitement différencié des médecins libéraux des structures privées. Rassurés, nous pouvions alors nous concentrer exclusivement sur notre métier, assurer l’offre de soins nécessaire à nos populations tout en évitant une rupture de trésorerie.
Cependant, la pérennisation de ce mécanisme au-delà de la période de la Covid-19 poserait question car il peut conduire à des effets pervers contraires à l’intérêt des patients. En effet, le fait de ne pas percevoir le montant total des recettes en lien avec l’activité ne garantit pas chez tous les acteurs la reprise d’une activité soutenue nécessaire pour rattraper les retards de soin et le développement de l’organisation.
Ce dispositif financier salvateur nous a permis d’être un acteur à part entière au service du public. À l’heure où nous sommes très probablement en train de sortir de la crise sanitaire, et en particulier hospitalière, et où nous renouons avec l’ordinaire, mais avec des problématiques RH amplifiées, il est raisonnable d’envisager une fin à ce dispositif à compter du 1er juillet 2022. Il est conçu pour des situations extraordinaires et doit le rester. Il nous faut retrouver un financement pleinement à l’activité mais aussi poursuivre le développement du financement à la qualité.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO