De nouvelles pistes pour ralentir la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est un trouble progressif du système nerveux qui affecte les fonctions motrices chez l’individu. En 2021, cette maladie touche environ 6,3 millions de personnes dans le monde dont environ 200 000 cas en France (soit une augmentation annuelle de 25 000 nouveaux cas par an). On note un taux d’affectation supérieur de 50 % chez les hommes.

Les symptômes de la maladie de Parkinson commencent généralement de façon progressive et s’aggravent ensuite avec le temps. En effet, au fur et à mesure que la maladie progresse, les malades peuvent avoir des difficultés à marcher et à parler, ainsi que devenir sujet à des changements comportementaux, de la fatigue, des problèmes de sommeil et des problèmes de mémoire.

Cette maladie est aussi reconnue comme la seconde maladie neurodégénérative la plus fréquente, après la maladie d’Alzheimer et la deuxième cause de troubles moteurs chez les adultes après un AVC.

Bien que la majeure partie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson développent la maladie pour la première fois vers l’âge de 60 ans, environ 5 à 10 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont une maladie « précoce », qui commence avant l’âge de 50 ans. Les formes précoces de la maladie de Parkinson sont souvent héréditaires, et certaines formes ont été liées à des mutations génétiques spécifiques.

En 2022, cette maladie reste incurable mais certaines pistes très prometteuses sont à l’étude pour réduire le fardeau de cette maladie neurologique.

Amélioration des traitements existants

Afin de permettre aux malades de Parkinson une prise en charge optimale, il reste essentiel de pouvoir proposer des posologies et des formulations adaptées aux différents stades de la maladie.

Dans cette optique, les scientifiques s’intéressent à la stimulation cérébrale en vue d’adapter ses paramètres en fonction des activités du patient à l’aide de l’IA, d’identifier ainsi les zones cérébrales pertinentes à cibler afin de lutter contre l’ensemble des symptômes de cette pathologie.

Le repositionnement des médicaments pour ralentir le Parkinson

Repositionner un médicament signifie tester son effet pour une maladie différente de celle pour laquelle il a été développé. Historiquement, les premiers positionnements ont été le fruit d’observations cliniques hasardeuses. Par exemple, il a été observé par les chercheurs une corrélation entre le fait d’avoir une progression particulièrement lente de la maladie de parkinson et recevoir un traitement pour stimuler le système immunitaire (utilisé parallèlement sur des patients contre le cancer). Ce médicament est à présent considéré par les scientifiques comme ayant un potentiel effet neuroprotecteur dans la maladie de Parkinson.

Des traitements antidiabétiques sont également testés chez des patients atteints de Parkinson. Une étude effectuée en conditions de double aveugle et contre placebo (c’est-à-dire que ni les malades ni les chercheurs ne savent qui reçoit la molécule active ou un substitut non – actif, le placebo) conclut que les symptômes moteurs de la maladie progressent moins rapidement chez les patients recevant le traitement en comparaison à ceux recevant le placebo. Cette amélioration persiste aussi après l’arrêt de la prise du médicament.

Néanmoins, bien que le re-positionnement donne un espoir, il n’est pas considéré comme une méthode miracle par la communauté scientifique : il faut garder à l’esprit qu’effectuer les réglementations pour ajouter une indication thérapeutique à un médicament déjà sur le marché est plus simple que le développement d’une nouvelle thérapie mais cela reste un processus complexe et laborieux.

La thérapie cellulaire en guise de prévention Parkinson

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative caractérisée par la destruction d’une population spécifique de neurones : les neurones dopaminergiques. La dégénérescence de ces neurones empêche la transmission de signaux contrôlant des mouvements musculaires spécifiques et entraîne des tremblements, des contractions musculaires involontaires ou des problèmes d’équilibre caractéristiques de cette pathologie.

Une équipe de l’Université de Genève (UNIGE) a étudié la destruction de ces neurones dopaminergiques en utilisant la drosophile comme modèle d’étude. Ils observent lors de leurs travaux que la mutation du gène Fer 2 provoque des déficiences de type Parkinson dont un retard dans l’initiation du mouvement. Ils concluent ainsi que c’est une protéine qui joue un rôle protecteur contre cette maladie et pourrait constituer une nouvelle cible thérapeutique. Cependant, outre les formes rares impliquant un seul gène, la plupart des cas de Parkinson résultent d’une interaction multifactorielle de risque génétiques et environnementaux.

Identifier les biomarqueurs

Actuellement, aucun examen sanguin ou d’imagerie ne permet de diagnostiquer la maladie de Parkinson de façon certaine.

En effet, le suivi quant à la progression de la maladie se base principalement sur des observations cliniques.  La stratégie qui tend à être mise en place consiste à mener des batteries de tests afin d’identifier des marqueurs utiles à l’amélioration de la prise en charge du patient permettant le développement de traitements adaptés aux spécificités de ces troubles.

Il est prévu que ces marqueurs soient utilisés pour détecter la maladie à un stade précoce, lorsque des traitements préventifs auront fait la preuve de leur efficacité.

Ils pourraient être issus de différents secteurs tels que l’imagerie nucléaire (scintigraphie, PET scan), de l’imagerie magnétique (IRM), mais aussi de capteurs utilisés quotidiennement (tonalité de la voix, vitesse de marche…).

Adopter certaines habitudes de vies

La cause de la maladie de Parkinson restant inconnue, les moyens éprouvés pour prévenir la maladie restent également un mystère.

Certaines recherches indiquent que l’exercice aérobie régulier tend à réduire le risque de maladie de Parkinson. D’autres recherches démontrent que les personnes qui consomment de la caféine – que l’on trouve dans le café, le thé et le cola – contractent moins la maladie de Parkinson que celles qui n’en boivent pas. Le thé vert est également lié à un risque réduit de développer la maladie de Parkinson. Cependant, on ne sait toujours pas si la caféine protège réellement contre la maladie de Parkinson ou si elle est liée d’une autre manière.

Actuellement, il n’y a pas suffisamment de preuves pour suggérer que boire des boissons contenant de la caféine protège contre la maladie de Parkinson.

Sources